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Observer les oiseaux dans la réserve naturelle des marais du Vigueirat

Cette zone humide provençale méconnue, située entre la Camargue et la Crau, est d'une très grande richesse ornithologique.

| Validé par le comité de lecture

Observer les oiseaux dans la réserve naturelle des marais du Vigueirat

Marais de La Palunette, réserve naturelle des marais du Vigueirat (Bouches-du-Rhône).
Photographie : Marion Suc / Marais du Vigueirat

S'étendant sur plus de huit kilomètres de long, dans le département des Bouches-du-Rhône, la réserve naturelle des marais du Vigueirat est peu connue du public. C'est pourtant l'une des zones humides les plus intéressantes du sud de la France : elle est en effet située dans la zone de transition entre la steppe caillouteuse de la Crau à l'est et les marais du delta du Rhône à l'ouest. Ses habitats naturels sont variés : étangs, scirpaies, roselières, sansouires, ripisylves, bois de tamaris…
Sa richesse naturelle, et en particulier ornithologique, est remarquable : plus de 290 espèces d'oiseaux y ont été observées, dont 90 espèces nicheuses et 176 hivernantes.
Les neuf espèces de hérons "européens" s'y reproduisent, dont la Grande Aigrette et 10 % de la population française de Butors étoilés, plusieurs oiseaux peu communs (Oie cendrée, Talève sultane, Lusciniole à moustaches, Blongios nain, Nette rousse...) y nichent, des milliers de canards y hivernent, attirant de nombreux rapaces dont l'Aigle criard, et la diversité des migrateurs y est remarquable.
Grâce à l'équipe de la réserve, et notamment à Françoise Mosse et à Charlotte Villeneuve qui nous ont transmis un extrait compilé du rapport d'activités 2012 de l'association des "Amis des Marais du Vigueirat", nous vous proposons un article pratique pour observer les oiseaux dans cette zone protégée.

Abstract

Situated between the Camargue and the Crau, the Nature Reserve of the Vigueirat Marshes is little known. Yet it is one of the most interesting wetlands of southern France. The habitats are varied: ponds, flooded meadows, reedbeds, sedge marshes, riparian and tamarisk woods...
The variety of birds is remarkable: more than 290 species have been recorded.
The nine species of "European" herons nest there, including the Great Egret and the Eurasian  Bittern (10% of the French population). It is also the case of several uncommon species (Greylag Goose, Purple Gallinule, Moustached Warbler, Little Bittern...). Thousands of ducks winter in the reserve, attracting many birds of prey including the Greater Spotted Eagle, and lots of migratory birds visit the marshes in Spring and in Autumn.
Thanks to the reserve team, notably Francoise Mosse and Charlotte Villeneuve who provided us accurate and recent ornithological data, we propose you a detailed presentation of the avifauna of the Vigueirat marshes.

Historique

Situation de la réserve naturelle des marais du Vigueirat (Bouches-du-Rhône)

Situation de la réserve naturelle des marais du Vigueirat (Bouches-du-Rhône).
Carte : Ornithomedia.com

Les marais du Vigueirat étaient autrefois régulièrement inondés lors des crues du Rhône. Les grands travaux d'endiguement du fleuve, qui ont débuté dès le 17ème siècle, ont supprimé cette relation. Des activités agricoles diverses (maraîchères, riziculture, élevage, piscicultures) se sont développées dans le Vigueirat depuis les années 1950. Dans les années 1980, le Conservatoire du Littoral et des Espaces Lacustres a acheté les domaines de Ligagneau et de l'Étourneau : ils forment désormais la réserve naturelle des marais du Vigueirat, qui couvre 1200 hectares.
Le riche patrimoine naturel de ce site justifie son classement à différents niveaux : ZNIEFF (Zone naturelle d'Intérêt Ecologique, Faunistique et Floristique), ZICO (Zone Importante pour la Conservation des Oiseaux), ZPS (Zone de protection spéciale) et réserve naturelle nationale. Il fait également partie depuis peu du Parc Naturel Régional de Camargue.
L'association des Amis des Marais du Vigueirat s'occupe de la gestion et de la conservation de la réserve : gestion hydraulique, travaux d'aménagements en faveur de la faune et de la flore, suivi des populations, régulation des espèces exotiques envahissantes…
L’objectif de cet organisme est également de davantage ouvrir le site au public tout en respectant son équilibre écologique.

Une faune et une flore variées

La diversité des habitats de la réserve est remarquable : sansouires, roselières (250 hectares, soit la plus grande surface protégée du delta du Rhône), typhaies, scirpaies, étangs temporaires et permanents, prairies humides, ripisylves, bois de tamaris. 641 espèces végétales ont été recensées, dont 105 rares et menacées dans la région Provence-Alpes Côte-d'Azur comme la Nivéole d'été (Leucojum aestivum).
La faune est aussi très riche : 41 espèces de libellules, 12 espèces de reptiles dont la plus importante population de Cistudes d'Europe (Emys orbicularis) de France, six espèces d'amphibiens, 34 espèces de mammifères dont 7 chauves-souris, et surtout 292 espèces d'oiseaux (dont 90 nicheuses), soit plus de 60% de l'avifaune française.

La réserve, entre Camargue et Crau

La réserve naturelle des marais du Vigueirat est située entre la Camargue et la Crau, d'où sa grande richesse faunistique et floristique. En vert clair : les coussouls (= zones de steppe) de la Crau.
Carte : Ornithomedia.com
Nivéoles d'été

Nivéoles d'été (Leucojum aestivum), réserve des marais du Vigueirat (Bouches-du-Rhône).
Photographie : C. Giraud / Marais du Vigueirat

Accès et visites

Carte de la réserve naturelle des marais du Vigueirat

Carte de la réserve naturelle des marais du Vigueirat (Bouches-du-Rhône). En rouge, les circuits publics.
Points rouges : emplacements de la colonie mixte de hérons arboricoles en 2009 (1) et en 2010 (2).
Carte : Ornithomedia.com

Depuis Arles au nord, prendre l’A55 en direction de Marseille/Fos-sur-Mer, puis la N568. 22 km plus loin, tourner à droite sur la D 24 jusqu'à Mas-Thibert. La réserve naturelle des marais du Vigueirat est bien indiquée depuis ce village.
Le centre d'accueil (incluant une boutique), situé dans le hameau des cabanes de l'Etourneau, est ouvert de 10 h à 17 h d'octobre à fin mars et de 9 h 30 à 17 h 30 d'avril à fin septembre.
Il y a plusieurs possibilités pour observer les oiseaux dans la réserve :

  • emprunter les sentiers des Cabanes et de la Palunette, libres d’accès et ouverts toute l'année. Un observatoire a été construit le long du sentier de La Palunette;
  • participer à une sortie guidée le long du sentier de La Palunette (départs réguliers et sans réservation préalable, prix adulte de 6 euros);
  • participer à une randonnée nature (sur réservation) en février, mars, octobre ou novembre les dimanches et jours fériés (départ à 13 h, durée de quatre heures, prix adulte de 16 euros). Quatre observatoires de faune et deux tours d'observation ont été construits le long de ce parcours de 1,2 km;
  • participer à une visite guidée (sur réservation) entre avril et septembre (tous les jours, départs à 10 h 30 et 14 h 30, durée de deux heures, prix adulte de 12 euros);
  • des visites guidées en calèche sont aussi proposées d'avril à septembre.

Contact : Les Amis des Marais du Vigueirat - Marais du Vigueirat - 13104 Mas Thibert - Tel : 04 90 98 70 91 - E-mail : marais-vigueirat@espaces-naturels.fr - Réservation pour une sortie guidée : visites.mdv@espaces-naturels.fr.

Les oiseaux durant la migration de printemps

Comme la Camargue, les marais du Vigueirat sont visités par un grand nombre d'oiseaux lors des migrations de printemps et d'automne : limicoles, passereaux, canards, sternes...
Des Grues cendrées (Grus grus) survolent la réserve à la fin de l'hiver et s'y posent parfois.
La Gorgebleue à miroir (Luscinia svecica) est une migratrice classique en mars, et c’est aussi le mois où il faut rechercher une éventuelle marouette : par exemple, trois Marouettes ponctuées (Porzana porzana) ont été vues dans la partie dite "Les Friches" le 20/03/2011, et une Marouette de Baillon (Porzana pusilla) a été entendue le 19/03/2009.
Des groupes d'Ibis falcinelles visitent le Vigueirat au printemps (des dortoirs de plusieurs dizaines d'oiseaux se forment à la fin du mois de février et en mars, par exemple dans la roselière de Mar nord) : ils se nourrissent aux côtés de différentes espèces de hérons, parfois de petites troupes de Spatules blanches (Platalea leucorodia), et d'une grande variété de limicoles : Vanneau huppé (Vanellus vanellus), Bécassine des marais (Gallinago gallinago), Barge à queue noire (Limosa limosa), chevaliers divers (guignette, culblanc, gambette, arlequin, sylvain...), Pluvier argenté (Pluvialis squatarola), Courlis cendré (Numenius arquata), Avocette élégante (Recurvirostra avosetta), Combattant varié (Philomachus pugnax), Gravelot à collier interrompu (Charadrius alexandrinus), Grand Gravelot (Charadrius hiaticula), Petit Gravelot (Charadrius dubius)...
Des centaines de Bergeronnettes printanières (Motacilla flava) s'activent dans les prairies humides et les sansouires : il faut rechercher un éventuel oiseau oriental (M. f. feldegg) ou nordique (M. f. thunbergi) (lire Identifier les mâles des différentes sous-espèces de la Bergeronnette printanière).
Des sternes, dont la Sterne caspienne (Sterna caspia) et des guifettes, dont la Guifette leucoptère (Chlidonias leucopterus), pêchent sur les étangs.
Des Canards colvert (Anas platyrhynchos), souchet (A. clypeata) et chipeau (A. strepera), des Sarcelles d'hiver (Anas crecca) et d'été (Anas querquedula) et des Nettes rousses stationnent quelque temps sur les plans d'eau lors de leur passage prénuptial.
Le Balbuzard pêcheur (Pandion haliaetus) est de passage régulier en avril. Le Faucon kobez (Falco vespertinus), régulier en mai en Camargue et en Crau, doit aussi être recherché dans la réserve.

Les oiseaux nicheurs

Butor étoilé (Botaurus stellaris)

Butor étoilé (Botaurus stellaris), marais du Vigueirat.
Photographie : JB Nogues / Marais du Vigueirat

Les Ardéidés (hérons et aigrettes) constituent l'une des principales attractions de la réserve. Une grande colonie mixte est installée sur les Baisses fil de fer et claire depuis 2010. Le 10 juillet 2012, un recensement au sol a permis d’y dénombrer 761 nids, dont 179 d'Aigrettes garzettes (Egretta garzetta), 66 de Bihoreaux gris (Nycticorax nycticorax), 495 de Hérons garde-bœufs (Bubulcus ibis) et 21 de Crabiers chevelus (Ardeola ralloides). Ces chiffres sont en baisse importante par rapport à ceux de 2011 (1 334 couples), probablement à cause de la vague de froid de février 2012.
La Grande Aigrette (Egretta alba), le Héron cendré (Ardea cinerea) et le Héron pourpré (Ardea purpurea) se reproduisent aussi dans la réserve. Le premier couple de Grandes Aigrettes a été trouvé en 2001. L'espèce y a connu une croissance assez rapide pour atteindre 93 nids en 2011. Mais en 2012, seuls 51 couples ont été comptés.
71 couples de Hérons cendrés ont été recensés en 2012, un chiffre en forte augmentation par rapport à celui de 2011. 151 nids de Hérons pourprés ont été dénombrés cette même année, un chiffre en nette baisse par rapport à celui 2011.
26 mâles chanteurs de Butors étoilés (Botaurus stellaris) ont été dénombrés dans les marais du Vigueirat. Ce chiffre est en baisse de 19 % par rapport à 2011, mais il reste parmi les plus importants enregistrés dans la réserve depuis 1988.
Le Blongios nain (Ixobrychus minutus) se reproduit également dans les roselières dans la réserve, avec une belle densité.
La première reproduction de l'Ibis falcinelle (Plegadis falcinellus) dans le Vigueirat date de 2011. En 2012, un adulte en mue a été observé lors du recensement de la colonie de hérons arboricoles, et un couple a probablement niché cette année-là.
La Spatule blanche (Platalea leucorodia) s'est déjà reproduite dans la réserve.
Depuis 1994, année de la première nidification de la Cigogne blanche (Ciconia ciconia) sur le site, le nombre de couples n'a cessé d'augmenter, atteignant le chiffre de 18 en 2012.
Le Tadorne de Belon (Tadorna tadorna) et la Nette rousse (Netta rufina) (10 % des effectifs français) nichent dans les marais. 20 couples d'Oies cendrées (Anser anser) (population naturelle) ont été recensés en 2012, un effectif en légère augmentation par rapport à celui de 2011. En 2012, un minimum de 12 couples de Cygnes tuberculés (Cygnus olor) a été dénombré.
61 couples de Sternes pierregarins (Sterna hirundo) étaient présents dans les marais du Vigueirat lors du pic d'installation (du 28 mai au 3 juin) en 2012, et 74 pontes ont été enregistrées, soit 8 % du total maximum recensé en Camargue cette année-là.

Radeau et Sternes pierregarins (Sterna hirundo)

Radeau artificiel pour Sternes pierregarins (Sterna hirundo), bassin de Rizières, réserve naturelle des marais du Vigueirat (Bouches-du-Rhône).
Photographie : Amis des Marais du Vigueirat

Deux barques aux bords grillagés (pour empêcher l'intrusion de prédateurs) ont été installées sur le bassin de Rizières et un radeau flottant de 18 m² a été placé sur un bassin de pisciculture pour les attirer, et les résultats ont été positifs : 21 couples ont utilisé les barques et 40 le radeau.
61 couples de Mouettes rieuses (Chroicocephalus ridibundus) ont été comptabilisés sur l'îlot de Rizières : il s'agit de l'effectif le plus important depuis 2011.
Une importante colonie (613 couples) de Mouettes mélanocéphales (Ichthyaetus melanocephalus) s'est installée en 2012 sur l'îlot de Rizières : comme pour la Mouette rieuse, c’est l’effectif le plus important jamais enregistré.
Des colonies d'Avocettes élégantes (Recurvirostra avosetta) et d'Échasses blanches (Himantopus himantopus) sont installées sur l'îlot de Rizières. Quelques couples de Vanneaux huppés (Vanellus vanellus) font leurs nids dans les prairies humides, comme le Clos des Montures.
Le Flamant rose (Phoenicopterus ruber), non nicheur, peut être vu toute l'année sur les plans d'eau de la réserve, en provenance de la Camargue toute proche.
La Talève sultane (Porphyrio porphyrio) niche depuis peu dans les roselières. Le Grèbe huppé (Podiceps cristatus), le Grèbe castagneux (Tachybaptus ruficollis), la Foulque macroule (Fulica atra) et la Gallinule poule-d'eau (Gallinula chloropus) installent aussi leurs nids dans la végétation lacustre.
Plusieurs fauvettes paludicoles se reproduisent dans les phragmites : Locustelle luscinioïde (Locustella luscinioides), Rousserolles effarvatte (Acrocephalus scirpaceus) et turdoïde (Acrocephalus arundinaceus), Phragmite des joncs (Acrocephalus schoenobaenus), et surtout Lusciniole à moustaches (Acrocephalus melanopogon) (population importante).
La Panure à moustaches (Panurus biarmicus), le Bruant des roseaux de la sous-espèce "à gros bec" (Emberiza schoeniculus whiterbyi) (lire Les mystérieux Bruants des roseaux "à gros bec" de l'ouest de la Méditerranée), le Râle d'eau (Rallus aquaticus) et le Busard des roseaux (Circus aeruginosus) nichent aussi dans cet habitat. La Cisticole des joncs (Cisticola juncidis) affectionne plutôt les cariçaies.

Mouettes mélanocéphales (Ichthyaetus melanocephalus)

Mouettes mélanocéphales (Ichthyaetus melanocephalus), réserve naturelle des marais du Vigueirat (Bouches-du-Rhône).
Photographie : Xavier Rufray

La Rémiz penduline (Remiz pendulinus) construit son nid élaboré dans les saules le long des canaux. Le long des berges et dans les talus, 96 nids de Guêpiers d'Europe (Merops apiaster) ont été comptés en 2012. Le Martin-pêcheur d'Europe (Alcedo atthis) creuse aussi son nid dans les parois meubles.
Les peupliers et les bosquets sont le domaine notamment de la Huppe fasciée (Upupa epops), du Milan noir (Milvus migrans), de la Bouscarle de Cetti (Cettia cetti), de l'Hypolaïs polyglotte (Hippolais polyglotta), du Coucou geai (Clamator glandarius), du Pic épeichette (Dendrocopos minor) et du Rollier d'Europe (Coracias garrulus).
Le Ganga cata (Pterochles alchata) peut parfois être vu dans la réserve (par exemple dans le Clos des Montures) en provenance de la Crau proche, tout comme le Faucon crécerellette (Falco naumanni), et même le Percnoptère d'Egypte (Neophron percnopterus) (nicheur dans les Alpilles).

Les oiseaux durant la migration d'automne

En automne, canards, limicoles, passereaux et rapaces passent en nombre.
De nombreux petits oiseaux transitent par les roselières et les buissons de la réserve lors du passage postnuptial, et des ornithologues, comme ceux du Centre de Recherche par le Baguage des Populations d'Oiseaux (CRBPO) du Muséum National d'Histoire Naturelle, organisent régulièrement des activités de capture pour les marquer. En 2012, 2987 individus appartenant à 55 espèces (fauvettes, pouillots, pipits, bergeronnettes, mésanges, pinsons, grives, fringilles, gobemouches…) ont été attrapés, dont 833 Mésanges bleues (Cyanistes caeruleus), 526 Bruants des roseaux (+ 88 de la sous-espèce E. s. whiterbyi), 333 Pouillots véloces (Phylloscopus collybita), 255 Rémiz pendulines et 247 Rousserolles effarvattes.
De grands dortoirs d'Hirondelles de fenêtre (Delichon urbicum) et de cheminée (Hirundo rustica) se forment en septembre dans les phragmitaies.
La Sterne caspienne est très régulière en septembre, et des rassemblements parfois conséquents peuvent être vus, comme ces 29 oiseaux vus le 11/09/2012. La Sterne hansel (Sterna nilotica) et la Guifette leucoptère sont également présentes lors du passage postnuptial.
Une grande diversité de limicoles (vanneaux, gravelots, bécasseaux, pluviers, courlis, barges, chevaliers, combattants, bécassines….), et souvent des troupes de Spatules blanches, se nourrissent dans les étangs peu profonds.
Dès la fin du mois d’octobre, des centaines de canards de surface (Canards colvert et Sarcelles d'hiver principalement, mais aussi Sarcelles d'été et Nettes rousses) arrivent dans les marais, profitant de la tranquillité et de la protection du site. Des troupes d'Oies cendrées pouvant compter quelques dizaines d'individus les rejoignent.
La Cigogne noire (Ciconia nigra) est vue chaque année en automne.

Tour d'observation

Tour d'observation dans les marais du Vigueirat.
Photographie : François Mosse / Marais du Vigueirat

Plusieurs rapaces, dont le Circaète Jean-le-Blanc (Circaetus gallicus), l'Aigle botté (Aquila pennata) et le Milan noir (Milvus migrans), survolent la réserve pour rejoindre leurs quartiers d'hivernage. Les Faucons d'Eléonore (Falco eleonorae) et kobez (Falco vespertinus) s'arrêtent régulièrement en petit nombre en septembre pour chasser.
Des raretés sont toujours possibles, parfois même "hors-saison" : un Bécasseau tacheté (Calidris melanotos) a ainsi été découvert le 24/01/2009 depuis l'observatoire de Rizières.

Les oiseaux hivernants

Le site est une zone humide d'importance internationale pour l'hivernage des oiseaux aquatiques : jusqu'à 35 000 canards y ont été comptés, soit un quart des effectifs camarguais.
Lors de l'hiver 2011-2012, les effectifs ont été plutôt faibles car le niveau d'eau était trop élevé : le 12/12/2012, 17 000 Anatidés (dont 11 800 Sarcelles d'hiver, 3 000 Canards colverts, 1 000 Canards souchets, 900 Canards chipeaux et plus de 1 000 Oies cendrées) ont été comptés, et 11 000 (dont 6 000 Sarcelles d'hiver, 3 000 Canards colverts, 800 Canards chipeaux, 650 Canards souchets et 387 Nettes rousses) le 13/01/2013.
Les canards plongeurs (fuligules) sont plus rares, mais le Fuligule nyroca (Aythya nyroca) est régulier. Des centaines de Foulques macroules sont aussi présentes.
Lors des hivers froids, des espèces plus rares peuvent être vues.
Ces concentrations d'oiseaux attirent des rapaces : Busards Saint-Martin (Circus cyaneus) et des roseaux, Faucon pèlerin (Falco peregrinus), et parfois Aigles de Bonelli (Aquila fasciata) et criard (A. clanga) (vu à plusieurs reprises sur l'étang de Redon).
Le 23/11/2011, un Vautour moine (Aegypius monachus) juvénile né dans le zoo d'Arnhem (Pays-Bas) et libéré à Rougon (dans les gorges du Verdon) a survolé une partie du marais, provoquant la panique des Oies cendrées et la colère des Busards des roseaux et des Corneilles noires (Corvus corone) qui l'ont houspillé.
Les Luscinioles à moustaches, les Panures à moustaches et les Rémiz pendulines s'activent dans les roselières même en plein hiver, des centaines de limicoles se nourrissent dans les eaux peu profondes, et des centaines d'Ardeidés (dont de nombreuses Grandes Aigrettes) et des dizaines d’Ibis falcinelles pêchent dans les étangs. Quelques Cigognes noires hivernent désormais dans la réserve. L’hiver n’est pas une saison morte dans les marais du Vigueirat !

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