Introduction
Situation du marais de la Touques (Calvados). Carte : Ornithomedia.com |
Le marais de la Touques se situe dans le Pays d'Auge, dans le département du Calvados (Basse-Normandie). D'une superficie de près de 1 500 hectares, il débute réellement au sud de l'ensemble balnéaire Deauville-Trouville, au niveau de la commune de Saint-Arnoult, et se poursuit jusqu'à Pont-l'Evêque.
Il est entouré d'un bocage dense et vallonné bien conservé et aux nombreuses productions agricoles (produits laitiers, cidre, chevaux de course, etc.). La Touques est un fleuve d'un grand intérêt écologique, riche notamment en truites (dont la Truite de mer). Son estuaire, fortement aménagé, est "coincé" entre les villes de Deauville et de Trouville-sur-Mer.
Le marais arrière-littoral se situe à environ six kilomètres de la mer, dans la vallée creusée par le fleuve entre des coteaux dissymétriques. Le marais de la Touques est situé le long de deux grandes routes de migration des oiseaux et non loin la Réserve Naturelle Nationale de l'Estuaire de la Seine, ce qui facilite des échanges de populations.
Historique et association
Le marais a toujours été exploité pour l'élevage (prairies de fauche et pâtures pour les bovins et les chevaux), et la chasse y est pratiquée depuis longtemps (d'où la présence de plus d'une trentaine de mares aménagées). Quelques parcelles sont des marais communaux. Ce secteur était il y a encore peu de temps très mal connu d'un point de vue scientifique. Beaucoup de gens ignoraient la présence d'un marais aussi vaste juste au sud de Deauville.
Jusqu'en 2005, presqu'aucun naturaliste ne le visitait et les données disponibles étaient rares. Ce manque d'intérêt a permis à certaines collectivités de proposer des projets urbains ou routiers sans rencontrer d'opposition.
Mais les choses ont changé avec la dénonciation de l'arrêté préfectoral du 29 décembre 2006 déclarant d'utilité publique la construction de la déviation de Canapville (commune situé sur la première moitié du marais), permettant soi-disant de désenclaver la ville de Deauville : il s'agissait d'un projet inacceptable, devant détruire le coeur du marais. Parallèlement, le cinéaste Jacques Perrin avait proposé, avec quelques communes et le Conseil Général du Calvados, de créer une réserve naturelle dans le secteur menacé. Trop lié à des projets touristiques et économiques, elle a vite été oubliée car des riverains, des propriétaires du marais et des chasseurs s'y sont opposés.
La création de l'ANOMT et de l'association Pays d'Auge Nature et Conservation
Emmanuel Schmitt, un jeune naturaliste, a alors entrepris de parcourir à vélo le nord du pays d'Auge, en particulier le marais et la forêt de Saint-Gatien. Il a commencé à rassembler des données et photos, mettant en avant l'intérêt de ces milieux naturels. En 2011, fort d'une base de données naturalistes étoffée et de ses contacts avec des élus, des associations et des particuliers, il crée l'Association Naturaliste Ornithologique du Marais de la Touques (ANOMT), qui a pour but d'étudier, de mettre en valeur, de protéger et de faire découvrir les sites naturels du nord du Pays d'Auge.
Des pistes cyclables (véloroutes) sont en cours d'aménagement le long des RD278 et RD27 (fin des travaux prévue pour 2013). En collaboration avec la SAFER (Sociétés d'Aménagement Foncier et d'Établissement Rural), le Conseil Général a acquis près de 250 hectares destinés à être classés en E.N.S. (Espace Naturel Sensible).
Afin d'élargir son périmètre d'intervention, l'ANOMT est récemment devenue l'association Pays d'Auge Nature et Conservation
Un projet routier menaçant
En 2012, l'ANOMT a participé avec le bureau d'étude CERES, à la demande du Conseil Général du Calvados, à l'enquête sur la valeur naturelle du site du marais de la Touques dans le cadre du projet routier de déviation de Canapville qui traverserait la zone humide sur 4 km entre la sortie de l’A132 en provenance de Pont-L’Évêque et Deauville. Pour en savoir plus sur cette menace, vous pouvez visiter le site web de l'association : www.paysdauge-natureetconservation.fr.
Accès au marais
Carte des marais de la Touques : en rouge, routes d'accès possibles. Carte : Ornithomedia.comr |
Le marais s'étend de part et d'autre de la Touques, à six kilomètres environ en amont de Deauville, depuis l'entrée de Saint-Arnoult/Bonneville-sur-Touques jusqu'à Pont-L'Evêque. Il n'existe pas encore de sentier de découverte (des véloroutes sont en cours d'élaboration), mais il est possible d'avoir de bonnes vues sur ce secteur depuis les départementales qui le longent ou le traversent (D 27, D 278, D58).
Les milieux naturels
Le marais de la Touques se caractérise par sa grande surface de prairies (humides, pâturées, de fauches, prés salés), qui représentent environ 1 062 hectares. La chasse, particulièrement celle au gabion, est très pratiquée : on ne compte pas moins de 61 gabions et plus de 30 mares totalisant près de 85 hectares. Les roselières couvrent plus de 70 hectares (soit la plus grande surface de Basse-Normandie).
D'autres habitats sont visibles : typhaies (roseaux massettes à larges feuilles), cariçaies, jonchaies, peupleraies (surtout dans la commune de Canapville), zones buissonneuses épineuses, saulaies humides, haies et vergers (sur la rive droite et dans le bocage extérieur).
Le nord du marais est fortement soumis à la marée, et on y rencontre des formations végétales typiques des milieux estuariens (prés salés, sansouires). Des pelouses calcaires sont aussi présentes : elles accueillent de nombreuses espèces d'orchidées.
Suite à des dépôts de sable réalisés il y a plus de 60 ans sur la commune de Deauville dans le but de créer des terrains de polo (qui n'ont jamais vu le jour), des dunes quasi-naturelles sont en cours de formation !
Près des marais
Au sud du marais, après Pont-l'Evêque, la vallée est couverte de prairies humides et de fauche alternant avec un bocage augeron dense et typique. Des petits villages aux maisons en colombage et aux toits de chaume méritent une visite. La gastronomie (pommeau, calvados, cidre, Pont-l'Evêque) agrémentera votre séjour.
Plusieurs sites naturels intéressants peuvent être visités à proximité :
séparée seulement par une frange bocagère s'étend la forêt de Saint-Gatien-des-Bois, la plus vaste du Calvados (3 000 hectares). Le lac de Pont-l'Evêque, près de la ville du même nom, est intéressant pour l'hivernage de certaines espèces. Au nord-est, le mont Canisy est un coteau calcaire remarquable. Le marais de Villers-Blonville, les falaises des Vaches noires (l'un des meilleurs gisements de fossiles de France).
Deux journées de découverte les 1er et 21 février 2015
Le dimanche 1 février 2015, de 9h30 à 16h30, dans le cadre de la Journée Mondiale des Zones Humides , l'association Pays d’Auge Nature et Conservation, le GRAPE, le CREPAN et la LPO Normandie vous proposent de vous faire découvrir les richesses de ces marais. Plusieurs sorties nature sont programmées tout au long de la journée. Accueil toute la journée à la salle des associations à la mairie de Saint-Arnoult (14). Plusieurs départs et sorties nature programmées tout au long de la journée. Et de 11h00 à 12h00, rassemblement des citoyens, élus et associations à Bonneville sur Touques (chemin de la Libération) pour interpeler les services de l’État sur l’importance de conserver, restaurer et valoriser ces marais exceptionnels qui apportent tant de services à l’Homme.
Contact : LPO Haute-Normandie - Tel : 02 35 03 08 26 - E-mail : haute-normandie@lpo.fr.
Le dimanche 21 février, dans le cadre des marées du siècle, venez aussi, découvrir les marais lors de sorties ornithologiques proposées par Pays d’Auge Nature et Conservation. Accueil et expositions toute la journée dans la salle des fêtes de Saint-Martin-aux-Chartrains (14) avec possibilité de s’abriter pour manger le midi. Plusieurs départs et sorties nature programmées tout au long de la journée.
Contact : contact@paysdauge-natureetconservation.fr - Tel : 02 -31 - 14- 93 -98
Les nicheurs
Entre 2005 et 2012, près de 106 espèces ont été notées comme étant nicheuses régulières ou occasionnelles sur le site. Les vastes roselières du marais ont ainsi accueilli le Butor étoilé (Botaurus stellaris) de 2005 à 2008 : trois chanteurs au maximum ont ainsi été contactés. Mais à partir de 2009, l'absence de mise en eau par les chasseurs de leurs vastes mares à gabions et de leurs roselières n'a pas favorisé de nouvelles reproductions.
Notons aussi la présence dans la roselière de la Panure à moustaches (Panurus biarmicus) (de 10 à 15 couples selon les années), de la Locustelle luscinioïde (Locustella luscinioides) (de 5 à 8 couples), de la Gorgebleue à miroir (Luscinia svecica) (en augmentation possible sur l'ensemble du marais, 27 mâles chanteurs ayant été comptés en 2012) et du Busard des roseaux (Circus aeruginosus) (un couple habituel).
Les phragmites sont aussi le domaine du Phragmite des joncs (Acrocephalus schoenobaenus) et de la Rousserolle effarvatte (Acrocephalus scirpaceus), tous deux très communs. La Rousserolle verderolle (Acrocephalus palustris) niche dans les roseaux, mais aussi dans les friches et dans les haies des prairies de fauche. Le Bruant des roseaux (Emberiza schoeniclus) est commun.
La Locustelle tachetée (Locustella naevia) et la Bouscarle de Cetti (Cettia cetti) sont répandues et faciles à détecter. La Cisticole des joncs (Cisticola juncidis) se reproduit surtout dans les jonchaies et dans les cariçaies.
Les prairies humides et de fauche accueillent de nombreux passereaux : Pipit farlouse (Anthus pratensis), Bergeronnettes flavéole (Motacilla flava flavissima) et printanière (M. flava), Tariers pâtre (Saxicola rubicola) et des prés (S. rubetra), Alouette des champs (Alauda arvensis), Bruants jaune (Emberiza citrinella), zizi (E. cirlus) et proyer (E. calandra).
Les haies, notamment entre Bonneville-sur-Touques et Pont-l'Evêque, sont le domaine de l'Hypolaïs polyglotte (Hypolais polyglotta) et de la Pie-grièche écorcheur (Lanius collurio); mais aussi des Fauvettes grisette (Sylvia communis), babillarde (S. curruca), à tête noire (S. atricapilla) et des jardins (S. borin) et du Rougequeue à front blanc (Phoenicurus phoenicurus). Ce dernier niche aussi dans le bocage proche du marais et dans les peupleraies dépérissantes de Canapville. Celles-ci sont primordiales pour la reproduction des Pics vert (Picus viridis), épeiche (Dendrocopos major) et épeichette (D. minor), du Loriot d'Europe (Oriolus oriolus) et du Faucon hobereau (Falco subbuteo). Le Pic noir (Dryocopus martius) et la Grive draine (Turdus viscivorus) préfèrent la bordure boisée du marais.
Le marais accueille également quatre rapaces nocturnes : la Chouette hulotte (Strix aluco), l'Effraie des clochers (Tyto alba), le Hibou-moyen-duc (Asio otus) et la Chevêche d'Athéna (Athene noctua).
À la belle saison, les prairies de fauche humides attirent la Cigogne blanche (Ciconia ciconia), la Caille des blés (Coturnix coturnix) et le Busard Saint-Martin (Circus cyaneus).
Les Canards colvert (Anas platyrhynchos), souchet (A. clypeata) et chipeau (A. strepera), la Sarcelle d'été (Anas querquedula) et le Tadorne de Belon (Tadorna tadorna) nichent dans les marais, les fossés et les plans d'eau. La mise en eau des mares à gabion joue un rôle primordial dans la nidification de ces espèces. La Sarcelle d'hiver (Anas crecca) est également nicheuse, mais elle n'est pas contactée tous les ans car elle est discrète et préfère les berges de la Touques pour se reproduire.
La Touques est par ailleurs intéressante pour le Martin-pêcheur d'Europe (Alcedo atthis), la Bergeronnette des ruisseaux (Motacilla cinerea), l'Hirondelle de rivage (Riparia riparia) et le Grèbe castagneux (Tachybaptus ruficollis) (qui fréquente aussi les mares).
Le Râle d'eau (Rallus aquaticus) est commun et répandu. La Marouette ponctuée (Porzana porzana) est observée ou entendue tous les ans (voir une vidéo). Le Râle des genêts (Crex crex) n'a plus été noté depuis 2009.
A noter que deux mâles chanteurs de Marouette de Baillon (Porzana pusilla) ont été entendus en juin 2012 !
Le Vanneau huppé (Vanellus vanellus) et le Petit Gravelot (Charadrius dubius) sont relativement communs, et de 8 à 10 couples d'Echasses blanches (Himantopus himantopus) sont observés chaque année. La Bécassine des marais (Gallinago gallinago) est-elle nicheuse ? Deux chevrotements de parade ont en effet été entendus au début du mois de juin 2012.
Trois nids d'Aigrette garzette (Egretta garzetta) ont été observés en 2012, et un mâle chanteur de Blongios nain (Ixobrychus minutus) a été vu en 2006.
La migration prénuptiale
En février-mars, après la période de chasse, de nombreux canards migrateurs peuvent enfin se reposer sur les plans d'eau et reprendre des forces : Canards colvert, souchet, pilet (Anas acuta), siffleur (A. penelope) et chipeau, Sarcelles d'hiver et d'été. C'est aussi à cette période que migrent les Oies rieuses (Anser albifrons) et cendrées (A. anser) : de nombreux oiseaux sont vus chaque années.
De grands groupes de limicoles se forment dès la fin de l'hiver : Grand Gravelot (Charadrius hiaticula), Chevalier gambette (Tringa totanus), Combattant varié (Philomachus pugnax), Bécassine des marais, Avocette élégante (Recurvirostra avosetta), Barge à queue noire (Limosa limosa) (un groupe de plus de 90 oiseaux a été observé en février 2012).
Dès la mi-mars, les premières Gorgebleues à miroir sont de retour. Le Balbuzard pêcheur (Pandion haliaetus) est régulier chaque année, tout comme le Milan noir (Milvus migrans). Des Faucons pèlerins (Falco peregrinus) sont vus chaque printemps (notés aussi en hivernage).
Le grand ballet des Spatules blanches (Platalea leucorodia) a surtout lieu en mars : jusqu'à une centaine d'oiseaux peuvent s'arrêter sur les plans d'eau, et le site est important pour l'espèce.
En avril, de nombreux limicoles font une halte : Bécasseaux variable (Calidris alpina), minute (C. minuta), maubèche (C. canutus) et parfois sanderling (C. alba), mais aussi des Chevaliers sylvain (Tringa glareola), aboyeur (T. nebularia), guignette (Actitis hypoleucos), culblanc (T. ochruros) (nombreux) et arlequin (T. erythropus) (nombreux en plumage nuptial), le Courlis corlieu (Numenius phaeopus) et l'Echasse blanche.
La Cigogne noire (C. nigra) et le Héron pourpré (Ardea purpurea) sont observés tous les ans. Il est possible d'observer des Combattants variés et des Pluviers argentés (Pluvialis squatarola) en plumage nuptial d'une année sur l'autre.
Les fauvettes paludicoles reviennent aussi en nombre en avril (le premier Phragmite des joncs a été repéré vers la mi-mars en 2012).
Les prairies humides voient le grand retour des Bergeronnettes flavéole et printanière, ainsi que du Traquet motteux (Oenanthe oenanthe).
Dès la mi-avril, quand le niveau d'eau est favorable, il est possible d'observer également les Guifettes noire (Chlidonias niger) et moustac (C. hybridus), la Sterne pierregarin (Sterna hirundo) ou la Mouette mélanocéphale (Larus melanocephalus).
La migration post-nuptiale
Les limicoles et les grands échassiers sont nombreux dès fin du mois de juillet et le début du mois d'août. Les Spatules blanches forment des groupes importants et plusieurs Hérons pourprés peuvent être observés ensemble.
Des raretés ont déjà été vues à cette période, comme le Flamant rose (Phoenicopterus roseus) (sauvage), le Pélican blanc (Pelecanus onocrotalus), l'Oie des neiges (Chen caerulescens) ou la Bécassine double (Gallinago media).
En septembre-octobre, le Goéland à bec cerclé (Larus delawarensis) ou la Rémiz penduline (Remiz pendulinus) ont été vus.
De grandes troupes d'oies, parfois aussi de Pluviers dorés (Pluvialis apricaria) font des haltes brèves mais spectaculaires. La Grue cendrée (Grus grus) est observée certaines années, en petits groupes où à l'unité (le marais n'est pas situé sur la voie de migration habituelle de ces oiseaux).
Les hivernants
La période hivernale est très intéressante, mais la chasse constitue un facteur limitant important (dérangements constants). Néanmoins, en période de gel et dans les secteurs non chassés, de nombreuses espèces peuvent être vues : Oies cendrée et rieuse, Canards colvert, souchet, siffleur et pilet et Sarcelle d'hiver.
Les tempêtes hivernales, plus ou moins régulières, peuvent apporter des oiseaux peu communs comme les Bernaches cravant (Branta bernicla) ou le Phalarope à bec large (Phalaropus fulicarius) (décembre 2011-janvier 2012). Des espèces très rares ont être repérées comme la Bernache nonnette (Branta leucopsis), le Cygne chanteur (Cygnus cygnus) ou la Buse pattue (Buteo lagopus) (décembre 2010).
Le Butor étoilé est un hivernant régulier chaque année dans la première moitié du marais, notamment sur les plans d'eau et dans les vastes roselières. Plusieurs individus sont observés chaque hiver, certaines mares accueillant parfois jusqu'à cinq oiseaux ! Une dizaine de butors fréquenterait le secteur.
La Grande Aigrette (Ardea alba), observable toute l'année, est bien plus commune l'hiver, où elle peut constituer des groupes (neuf oiseaux en 2009).
Le Hibou des marais (Asio flammeus), la Pie-grièche grise (Lanius excubitor) et l'Alouette lulu (Lullula arborea) (commune) sont réguliers.
Le nord du marais étant saumâtre, plusieurs espèces en profitent, comme le Martin-pêcheur d'Europe (facile alors à observer).
Chaque hiver, près de 300 Courlis cendrés (Numenius arquata) hivernent dans les prés salés et les prairies humides, mais aussi de très nombreux Vanneaux huppés, des Chevaliers culblancs, des milliers de Mouettes rieuses (Chroicocephalus ridibundus) et d'autres Laridés comme les Goélands argenté (Larus argentatus), marin (L. marinus) et cendré (L. canus).
Au nord du marais, près de Saint-Arnoult, de grands arbres et des peupliers morts bordant la Touques servent de dortoirs aux Aigrettes garzettes (groupe de 40 oiseaux déjà comptés) et aux Grands Cormorans (Phalacrocorax carbo) (plusieurs centaines).
Les Panures à moustaches se rassemblent et forment des groupes pouvant compter plus de 20 individus. Les Cygnes tuberculés (Cygnus olor) se regroupent sur les plus grandes mares (de 20 à 52 oiseaux pour l'hiver 2010-2012). Plus de 90 Bruants des roseaux ont été comptés dans les roseaux bordant les grandes mares à gabions. Plus de 250 Pipits farlouses ont été recensés dans les prairies humides de Canapville.
Le Cisticole des joncs se déplace en groupes de 8 à 10 oiseaux dans les jonchaies et les cariçaies, et la Bouscarle de Cetti chante même durant la mauvaise saison. Le Râle d'eau est alors commun et est plus facile à observer en décembre et en janvier (période de chant principalement) : des sorties à cette époque peuvent permettre de contacter près d'une vingtaine d'oiseaux, comme en 2011-2012. Le Garrot à oeil d'or (Bucephala clangula), le Harle piette (Mergus mergullus), la Nette rousse (Netta rufina), l'Harelde boréale (Clangula hyemalis) et le Grèbe à cou noir (Podiceps nigricollis) ont déjà été vus.
La chasse à la bécassine est très pratiquée dans le marais, d'où la mise en place par les chasseurs de platières qui attirent de nombreux oiseaux chaque année (plusieurs centaines en hivernage). La Bécassine sourde (Lymnocryptes minutus) est vue tous les ans.