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Observer les oiseaux sur le Sillon de Talbert

Le Sillon de Talbert est une formation naturelle unique et méconnue où il est possible d'observer de nombreux oiseaux migrateurs et hivernants.

| Validé par le comité de lecture

Observer les oiseaux sur le Sillon de Talbert

Corentin Morvan a pu observer plusieurs raretés sur le Sillon de Talbert, comme ce Bécasseau rousset (Tryngites subruficollis) en septembre 2012.
Photographie : Corentin Morvan

Le Sillon de Talbert est une formation naturelle unique située sur la commune de Pleubian (département des Côtes-d'Armor), en Bretagne. C'est un cordon de galets et de sable mesurant 3,2 km de long et pouvant atteindre 35 mètres de large s'avançant dans la Manche. Il s'est formé sous l'action combinée des courants fluviaux du Trieux et du Jaudy et des houles marines. Une flore particulière s'y est développée, notamment le Chou marin et le Chardon bleu. Outre le cordon de galets, on y trouve d'autres habitats (dunes, plages  de sable et vasières.)
Quelques oiseaux se reproduisent au printemps et en été, notamment des sternes, et de nombreux limicoles et passereaux peuvent être vus en migration ou durant la mauvaise saison.
Nous remercions Corentin Morvan (site web : Cocornitho) pour nous avoir aidés à écrire et à illustrer cet article.

Abstract

The Sillon de Talbert (Côtes d'Armor, Brittany) is a truly extraordinary geological phenomenon: it is a narrow spit of sand and pebbles that stretches out into The Channel for about 3 kilometres. Situated between the two large estuaries of the Trieux and Jaudy, it was created by the tidal currents of these two rivers. It is a protected site which is home to a few nesting birds and numerous migrants and winterers.
We thank Corentin Morvan for his informations and photos.

Présentation

Situation du Sillon de Talbert

Situation du Sillon de Talbert (Côtes-d'Armor).
Carte : Ornithomedia.com

Situé à l'extrême nord de la "Presqu'île Sauvage", sur la commune de Pleubian, (Côtes-d'Armor) le Sillon de Talbert est un cordon de sable et de galets d'environ trois kilomètres de long et d'une surface de 19 hectares qui s'avance dans la Manche. C'est  le point continental le plus septentrional de Bretagne.

Il est le résultat du jeu des deux courants fluviaux convergents du Trieux et du Jaudy et des fortes houles marines de nord-ouest. Apparemment immobile, cette formation évolue en permanence : par exemple, sa pointe s'étire régulièrement vers le nord-est en fragilisant sa base.
Agissant comme un brise-lame, il influe sur les courants marins et protège le littoral  de l’érosion et des vagues, en particulier durant les grandes marées. Il créé une zone maritime presque toujours calme entre l'est du Sillon et l'île de Bréhat située cinq kilomètres au sud-est.

Une grande partie du Sillon est couverte de galets  (qui ont été utilisés pendant des siècles comme matériaux de construction, jusqu'à ce qu'un arrêté préfectoral de 1907 en arrête l'exploitation) où pousse une flore particulière comprenant notamment le Chou marin (Crambe maritima) et le Chardon bleu maritime (Eryngium maritimum), deux espèces protégées.
Mais le site est aussi formé d'autres habitats  : des dunes "grises" où pousse l’Oyat (Ammophila arenaria), des plages où la laisse de mer attire de nombreux limicoles et passereaux, et une vaste vasière favorable aux échassiers et Anatidés.

Cet endroit unique en son genre a été classé en réserve naturelle régionale en 2001, il fait partie des "espaces remarquables de Bretagne" depuis 2006, il appartient au Conservatoire du littoral et des Espaces Lacustres, et a été inscrit dans le réseau Natura 2000.
Les chiens sont totalement interdits sur le site du 15 avril au 1er août (période de reproduction de la faune) et doivent être tenus en laisse le reste de l’année.

Accès

Le Sillon de Talbert est situé sur la commune de Pleubian. Pour y accéder , il faut prendre la N12 depuis Saint-Brieuc, sortir en direction de Paimpol, prendre la direction de Lézardrieux et de Pleubian et  enfin suivre les panneaux indiquant le Sillon du Talbert.
Une "Maison du Sillon", gérée par le Conservatoire du Littoral et des Espaces Lacustres, est située au début du sillon : elle constitue un lieu d'accueil, de renseignements et d'expositions. Vous pouvez laisser votre véhicule sur l'aire de stationnement et explorer le site à pied.
Pour observer sur le sillon il faut marcher sur le cordon.
Corentin nous conseille d'emporter une longue-vue pour observer les limicoles et les oiseaux au large (eiders, plongeons, puffins ...).
Durant la période de nidification, il faut faire attention aux nids de gravelots et de sternes, même s'ils sont normalement délimités par un enclos.

Carte du Sillon de Talbert

Carte du Sillon de Talbert (Côtes d'Armor).
Carte : Ornithomedia.com d'après Corentin Morvan
Vue satellitaire du Sillon de Talbert

Vue satellitaire du Sillon de Talbert (Côtes d'Armor) montrant les zones de vasières, sablonneuses et rocheuses.
Source : Googlemaps

Quelques oiseaux nicheurs

Vue du Sillon de Talbert

Vue du cordon de galets du Sillon de Talbert (Côtes-d'Armor).
Phootgraphie : Corentin Morvan

Ce milieu très exposé accueille peu d'oiseaux nicheurs : quelques couples de Sternes pierregarins (Sterna hirundo) se reproduisent à l'extrémité du sillon. La Sterne naine (Sternula albifrons) y nichait depuis 1982, et la plus grande partie de la colonie était installée sur un îlot de galets appelé Stallio Braz, au nord du  Sillon, mais aucun couple n'a été recensé, peut être à cause des nombreux dérangements (promeneurs, pêcheurs à pied, chiens).
D'autres espèces nidifient sur le sillon : le Gravelot à collier interrompu (Charadrius alexandrinus) (de 4 à 10 couples), le Grand Gravelot (Charadrius hiaticula), le Pipit maritime (Anthus petrosus) et l'Alouette des champs (Alauda arvensis).
Le Faucon pèlerin (Falco peregrinus), nicheur dans le secteur, peut être vu toute l'année.

Les migrateurs

S'avançant en mer sur près de trois kilomètres, le Sillon de Talbert constitue un site d'observation privilégié de la migration de nombreux passereaux, limicoles et oiseaux marins.
Parmi les échassiers visibles lors des passages, citons les Bécasseaux maubèche, (Calidris canutus), cocorli, (Calidris ferruginea), sanderling (C. alba) et minute (C. minuta), le Pluvier argenté (Pluvialis apricaria), la Barge rousse (Limosa limosa).
De nombreux passereaux ont déjà été contactés à l'extrémité du sillon malgré le peu de végétation, comme les Pouillots véloce (Phylloscopus collybita)  et fitis (P. trochilus), la Bergeronnette printanière (Motacilla flava)  (recherchez les oiseaux de la sous-espèce M. f. flavissima), la Fauvette grisette (Sylvia communis), ... Le  Traquet motteux (Oenanthe oenanthe) est commun en migration, et le Bruant lapon (Calcarius lapponicus) est rare mais relativement régulier.
Des oiseaux marins peuvent être vus ,longeant la côte ou pêchant dans les environs, comme les puffins, le Fou de Bassan (Morus bassanus), le Grand Labbe, (Stercorarius skua), le Labbe parasite (Stercorarius parasiticus), ou les Sternes pierregarin et arctique (Sterna paradisaea).
Le Hibou des marais (Asio flammeus) se repose aussi sur le sillon lors de son passage.

Les hivernants

Bruant des neiges (Plectrophenax nivalis)

Bruant des neiges (Plectrophenax nivalis), Sillon de Talbert (Côtes d'Armor) (cliquez sur la photo pour l'agrandir).
Photographie : Corentin Morvan

Une grande variété d'espèces est visible en hiver, notamment des Anatidés : des troupes de Bernaches cravants (Branta bernicla) de la sous-espèce nominale se nourrissent dans le secteur, parmi lesquelles il faut rechercher des individus appartenant aux sous-espèces à ventre pâle (B. b. hrota) (lire  notre article Observer les oiseaux dans les havres du Cotentin) et du Pacifique (B. B; nigricans). Le Canard siffleur (Anas penelope) les accompagne souvent.
Le Harle huppé (Mergus serrator) est régulier, tout comme les Plongeons imbrin (Gavia immer) et arctique (G. arctica), l'Eider à duvet (Somateria mollissima) et le Garrot à œil d’or (Bucephala clangula).
Le Guillemot de Troïl (Uria aalge), le Pingouin torda (Alca tarda), les Grèbes à cou noir (Podiceps nigricollis), esclavon (P. auritus) et huppé (P. cristatus) hivernent en mer, tout comme la Mouette tridactyle (Rissa tridactyla).
Plusieurs limicoles sont visibles durant la mauvaise saison le long du Sillon, dont le Tournepierre à collier (Arenaria interpres), les Bécasseaux sanderlings et variables, et le Pluvier argenté.
Le Phalarope à bec large (Phalaropus fulicarius) est possible, surtout après les tempêtes.
Plusieurs petits oiseaux  peuvent être notés durant cette période, comme la Bergeronnette de Yarrell (Motacilla alba yarrellii), et le Pipit spioncelle (Anthus spinoletta) qui se nourrissent dans la laisse de mer, et le Bruant des neiges (Plectrophenax nivalis). Ce dernier est irrégulier, mais des bandes sont parfois vues, comme par exemple (source : liste Obsbzh) :

  • 4 le 7/11/2012
  • 5 le 13/11/2010 se nourrissant à 300 mètres de l'aire de stationnement
  • 30 le 27/12/2005
  • 70 le 12/11/2000
  • 60 à 65 le 10/11/1985

Un passereau nordique plus rare, l'Alouette haussecol (Eremophila alpestris), a déjà été noté (deux le 7/11/2012, source Obsbzh).

Fou de Bassan (Morus bassanus)

Fou de Bassan (Morus bassanus) juvénile, Sillon de Talbert (Côtes d'Armor) (cliquez sur la photo pour l'agrandir).
Photographie : Corentin Morvan

Tournepierre à collier (Arena interpres)

Tournepierre à collier (Arenaria interpres), Sillon de Talbert (Côtes d'Armor) (cliquez sur la photo pour l'agrandir).
Photographie : Corentin Morvan

Bernache cravant du Pacifique (Branta bernicla nigricans)

Bernache cravant du Pacifique (Branta bernicla nigricans) parmi des Bernaches cravant de la sous-espèce nominale, Sillon de Talbert (Côtes d'Armor) (cliquez sur la photo pour l'agrandir).
Photographie : Corentin Morvan
 

Des raretés également

Plusieurs raretés ont déjà été vues sur le Sillon de Talbert :

2012 : 2 Bécasseaux roussets (Tryngites subruficollis) en septembre, 2 Alouettes haussecol, 1 Étourneau roselin (Sturnus roseus) juvénile en septembre, 3 Jaseurs boréaux dans le bourg voisin (situé à 3 km du Sillon) de Pleubian le 7/11.
2011 : 1 Bécasseau rousset,  1 Traquet du désert  (Oenanthe deserti) en novembre 2011, une Alouette calandrelle (Calandrella brachydactyla), 2 Bécasseaux de Temminck (Calidris temminckii), 1 Bécasseau tacheté (Calidris melanotos)
2009 : 1 Bécasseau tacheté
1995 : 1 Harfang des neiges (Bubo scandiacus) les 25 et 26 juillet.

Etourneau roselin (Sturnus roseus) juvénile

Etourneau roselin (Sturnus roseus) juvénile, Sillon de Talbert (Côtes d'Armor), septembre 2012 (cliquez sur la photo pour l'agrandir).
Photographie : Corentin Morvan

Traquet du désert (Oenanthe deserti)

Traquet du désert (Oenanthe deserti) Sillon de Talbert (Côtes d'Armor), novembre 2011 (cliquez sur la photo pour l'agrandir).
Photographie : Corentin Morvan

Jaseurs boréaux (Bombycilla garrulus)

Jaseurs boréaux (Bombycilla garrulus) vus dans le bourg voisin (situé à 3 km du Sillon) de Pleubian le 7/11/2012. (cliquez sur la photo pour l'agrandir).
Photographie : Corentin Morvan
 

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