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Où observer les oiseaux dans la baie du Mont-Saint-Michel ?

L'automne et l'hiver sont deux bonnes saisons pour découvrir la baie et observer une grande diversité d'oiseaux, dont le Bruant lapon.

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Où observer les oiseaux dans la baie du Mont-Saint-Michel ?

Vue du Mont-Saint-Michel et des herbus (Manche).
Source : Wikimedia Commons

Le Mont-Saint-Michel (département de la Manche) est surnommé la "Merveille de l'Occident" : il est inscrit depuis 1976, avec la vaste baie (500 km²) qui l'entoure, au Patrimoine mondial de l'UNESCO. Il est construit sur un rocher granitique qui fait face à un autre îlot rocheux, celui de Tombelaine. Les trois fleuves (le Couesnon, la Sée et la Sélune) qui se jettent dans la baie et la mer apportent de grandes quantités de sédiments (1,25 million de m3 par an) qui sont à l'origine de la formation du schorre ou prés salés (ou herbus) (qui couvrent près de 4 000 hectares) et de vasières. La baie se comble ainsi progressivement, l'endiguement du Couesnon et la construction d'une route pour relier le monument au continent ayant accentué le phénomène; toutefois des travaux de restauration du "caractère maritime" du mont sont en cours. Des polders ont par ailleurs été créés par endiguement du schorre.   
Si le Mont-Saint-Michel est visité chaque année par 2,5 millions de touristes, la baie attire aussi des milliers d'oiseaux nicheurs, migrateurs et hivernants. Plus de 150 000 laridés, limicoles et anatidés (principalement) y passent l’hiver, une bonne période pour chercher certains rapaces et des passereaux nordiques comme le Bruant lapon. Durant la période de reproduction, différents oiseaux marins (cormorans et goélands), canards et échassiers nichent sur les îlots rocheux, les plages et les herbus de la baie. Les migrations pré- et postnuptiale sont aussi des périodes fascinantes et réservent bien des surprises au visiteur.
L'étendue de la baie décourage souvent l'observateur : dans cet article, nous vous présentons plusieurs sites ornithologiques à visiter entre Granville (Manche) et Cancale (Ille-et-Vilaine).

Abstract

The bay of the Mont-Saint-Michel (500 km²) is located between Brittany and Normandy, in Western France. The sea and the three rivers (the Couesnon, the See and Sélune) that flow into the bay bring large amounts of sediment (1.25 million m3 per year) that are responsible for the formation of salt marshes (about 4,000 hectares) and mudflats. The bay is gradually shrinking, the containment of the Couesnon and the construction of a road to the monument having accentuated the phenomenon; however, the restoration of the "maritime character" of the Mont-Saint-Michel is in progress. Since the Middle Ages, man has also built dams to create large polders.
If the Mont-Saint-Michel is annually visited by 2.5 million tourists, the bay also attracts thousands of nesting, migratory and wintering birds. More than 150,000 gulls, shorebirds and waterfowl winter there. It is also the right time to find raptors and northern passerines such as the Lapland Longspur. During the breeding season, several seabirds (cormorants and gulls), ducks and wading birds nest on the rocky islands, beaches and salt marshes. The migration period is also fascinating.
The extent of the bay often discourages the birdwatcher; in this article, we present you some good birding spots between Granville (Manche) and Cancale (Ille-et-Vilaine).

Les oiseaux de la baie du Mont-Saint-Michel

Situation de la baie du Mont-Saint-Michel (Manche-Ille-et-Vilaine)

Situation de la baie du Mont-Saint-Michel (Manche-Ille-et-Vilaine).
Carte : Ornithomedia.com

Plus de 315 espèces d'oiseaux ont déjà été observées dans la baie du Mont-Saint-Michel, qui s'étend sur les départements de la Manche et de l'Ille-et-Vilaine. Sa situation géographique, au carrefour de plusieurs grands axes migratoires, et la mosaïque des habitats naturels (marais, prairies humides, prés salés, cultures, vasières, plages, landes ...) expliquent son importance ornithologique, surtout durant les migrations et la période hivernale. Vérifiez toutefois avant toute sortie les horaires des marées, et ne vous aventurez pas loin du rivage sans être accompagné : les limicoles sont dispersés à marée basse, et il est donc préférable de les observer  à marée haute.
Chaque hiver, à la mi-janvier, entre 100 000 et 150 000 oiseaux sont dénombrés lors du comptage "Wetlands", essentiellement des laridés, des limicoles et dans une moindre mesure des anatidés. Près de 50 000 limicoles se nourrissent durant la période postnuptiale dans les herbus et sur les vasières, les effectifs de plusieurs espèces de limicoles, dont le Pluvier argenté (Pluvialis squatarola), les Bécasseaux maubèche (Calidris canutus) et variable (Calidris alpina) et la Barge à queue noire (Limosa limosa), atteignant voire dépassant  les seuils d'importance internationale.
La baie accueille entre 10 000 et 20 000 anatidés en hivernage, dont près de 2 500 Bernaches cravants (Branta bernicla).
Les herbus jouent un rôle important dans l'alimentation des passereaux hivernants ou migrateurs comme l'Alouette des champs (Alauda arvensis) et les Bruants des neiges (Plectrophenax nivalis) et lapon (Calcarius lapponicus) (la baie est le principal site d'hivernage français pour cette dernière espèce). Ce milieu accueille aussi plusieurs rapaces comme les Busards des roseaux (Circus aeruginosus) et Saint-Martin (C. cyaneus), les Faucons pèlerin (Falco peregrinus) et émerillon (F. columbarius). et le Hibou des marais (Asio flammeus).

Limicoles

Des dizaines de milliers de limicoles hivernent dans la baie du Mont-Saint-Michel (Manche).
Photographie : François Lelièvre / Sa galerie sur Flickr

Durant les migrations, de mars à mai et de juillet à octobre, les limicoles, notamment les barges, le Grand Gravelot (Charadrius haticula) et les Bécasseaux variable (Calidris alpina), maubèche (Calidris canutus) et sanderling (Calidris alba), sont nombreux. Plusieurs milliers à plusieurs dizaines de milliers de canards, principalement la Macreuse noire (Melanitta nigra) (en particulier durant l'estivage), le Tadorne de Belon (Tadorna tadorna), les Canards pilet (Anas acuta), souchet (Anas clypeata) et siffleur (Anas penelope) et la Sarcelle d'hiver (Anas crecca), séjournent ou transitent par la baie. Depuis la fin des années 1990, des centaines de tadornes se rassemblent en juin-juillet avant leur départ pour les zones de mue dans la mer des Wadden aux Pays-Bas et en Allemagne.
La Spatule blanche (Platalea leucorodia), les Sternes caugek (Sterna sandvicensis) et pierregarin (Sterna hirundo) sont des migrateurs réguliers. Des centaines de milliers de passereaux (pinsons, pipits, grives, linottes, étourneaux..) passent par la baie durant leur migration d’automne, et deux camps de baguage sont actifs sur les falaises de Champeaux et dans la roselière de Genêts. Plusieurs dizaines de Phragmites aquatiques (Acrocephalus paludicola) sont ainsi bagués chaque année.
La baie constituerait une zone de dispersion postnuptiale importante pour le Puffin des Baléares (Puffinus mauretanicus), des groupes de plusieurs centaines d'oiseaux étant vus en automne (mais aussi en juin). De nombreux oiseaux marins (Fou de Bassan, labbes, Mouette pygmée..) longent les côtes en migration.
Durant la période de reproduction, certains îlots de la baie, comme celui des Landes près de Cancale ou le rocher de Tombelaine, accueillent plusieurs oiseaux marins nicheurs comme les Goélands argenté (Larus argentatus), marin (L. marinus) et brun (L. fuscus), le Cormoran huppé (Phalacrocorax aristotelis), mais aussi l'Aigrette garzette (Egretta garzetta).
La baie est aussi un site important pour la reproduction du Tadorne de Belon et du Gravelot à collier interrompu (Charadrius alexandrinus).

Phoques et dauphins

On recense dans la baie une quarantaine de Phoques veaux-marins  (Phoca vitulina) et une quinzaine de Phoques gris (Halichoerus grypus), arrivés dans les années 1980. Et des groupes de Grands Dauphins (Tursiops torquatus) sont visibles toute l'année.

Carte de la baie du Mont-Saint-Michel et bons points d'observation

Carte de la baie du Mont-Saint-Michel et bons points d'observation (cliquez sur la carte pour l'agrandir).
Carte : Ornithomedia.com d'après Sébastien Provost et al

Port de Granville, le Roc et la pointe du Roc

Le port de Granville et la pointe du Roc sont particulièrement intéressants en automne et en hiver.

Accès : depuis Avranches, prendre la D 973 jusqu’à Granville.

Les oiseaux : à la fin de l'été et en automne, la pointe du Roc constitue un bon point d'observation du passage des oiseaux : labbes, Fou de Bassan (Morus bassanus), Mouette pygmée (Hydrocoloeus minutus)... En hiver, des laridés de différentes espèces se rassemblent dans le port, des espèces rares comme le Goéland à ailes blanches (Larus glaucoides) ayant déjà été vues. Des Pipits maritimes (Anthus petrosus) (lire Différencier les Pipits maritime, spioncelle et farlouse en hiver) se nourrissent dans les rochers et sur les digues. Le Tournepierre à collier (Arenaria interpres) est aussi régulier. Des centaines de Bergeronnettes grises (Motacilla alba) viennent se poser et dormir sur les bateaux du vieux port tous les soirs.

Embouchure du Thar

C’est un très bon secteur pour observer les mouettes, les sternes et les limicoles durant les migrations et en hiver.

Accès : depuis Saint-Pair-sur-mer, rejoindre au sud les plages de Kairon et de Saint-Gaud à l'embouchure du fleuve Thar (voir sa localisation sur Google Maps).

Les oiseaux : l'embouchure et les plages sont idéales pour observer le Bécasseau sanderling (Calidris alba) en migration et en hiver, et un reposoir de limicoles s'y forme à marée haute. C'est l'un des meilleurs coins de la baie pour observer les laridés à la fin de l'été et en hiver : Goélands argenté, brun et marin, Mouettes rieuse (Chroicocephalus ridibundus) (grand dortoir en hiver) et mélanocéphale (Ichthyaetus melanocephalus)  (surtout en août) et Sterne pierregarin (Sterna hirundo). Des espèces plus rares ont déjà été vues, comme la Sterne de Dougall (Sterna dougallii) (à chercher en septembre).

Mare de Bouillon (site privé)

La mare de Bouillon est un étang de 54 hectares situé sur la commune de Jullouville. Longtemps privée, elle a été rachetée par le Conservatoire du littoral en 2011. Elle est alimentée par le Thar, un petit fleuve qui se jette dans la Manche au sud de Saint-Pair-sur-Mer. La mare est séparée en deux par une digue. Le long des berges se développent des roselières, des saulaies et des peupleraies. La flore est intéressante, près de 144 espèces d’insectes ont été recensées, et plusieurs batraciens et reptiles y vivent.

Accès : la Mare de Bouillon est située tout près du village de Jullouville, entre Granville et Avranches.

Les oiseaux : plusieurs espèces nichent sur le site dont la Foulque macroule (Fulica atra), les Grèbes huppé (Podiceps cristatus) et castagneux (Tachybaptus ruficollis) et la Rousserolle effarvatte (Acrocephalus scirpaceus) (une vingtaine de couples). Au printemps, la Guifette noire (Chlidonias niger) peut faire une halte. Ce plan d’eau sert de site de repos en hivernage et lors des passages pour plusieurs espèces d’anatidés comme la Sarcelle d’hiver (Anas crecca) et les Canards colvert (Anas platyrhynchos) et souchet (Anas clypeata). Le Balbuzard pêcheur (Pandion haliaetus) est possible en septembre. Plusieurs fauvettes paludicoles stationnent lors du passage postnuptial. Le Butor étoilé (Botaurus stellaris) est un hivernant régulier, de même que la Grande Aigrette (Ardea alba). Des laridés s’y rassemblent le soir durant la mauvaise saison.

Falaises de Carolles et de Champeaux et réserve de la Cabane Vauban

Cabane Vauban

La Cabane Vauban sur les falaises de Carolles (Manche), un très bon site pour le suivi de la migration automnale.
Photographie : Pinpin / Wikimedia Commons

Les falaises granitiques de Carolles et de Champeaux atteignent en moyenne 60 à 80 mètres de hauteur et sont couvertes de landes de bruyères, d’ajoncs, de genêts et de prunelliers. Elles sont entaillées par un vallon au fond duquel coule le fleuve Lude. Les versants abrités sont essentiellement boisés jusqu’au plateau couvert de champs et de cultures. La réserve ornithologique de la Cabane Vauban, gérée par le Groupe Ornithologique normand, couvre 18 hectares : elle a été créée en 1989 près de la pointe de Champeaux pour protéger l'habitat de la Fauvette pitchou (Sylvia undata) et effectuer le suivi de la migration automnale de plusieurs centaines de milliers de passereaux. Grâce à des pratiques agricoles durables, la partie cultivée de la réserve attire les oiseaux granivores et insectivores.

Accès : depuis Granville, prendre la D 911 jusqu’à Carolles. A la sortie sud de Carolles, tourner à droite juste après le petit pont puis suivre la direction de la Cabane Vauban et se garer dans l’aire de stationnement. Prendre ensuite le sentier côtier GR 223 jusqu'à la Cabane Vauban (voir sa localisation sur Google Maps), le meilleur point d'observation pour suivre la migration. Pour observer les oiseaux nicheurs des landes, prendre le sentier perpendiculaire au GR 223 et à la côte. Il est aussi possible de suivre celui qui longe le bois et rejoint la côte. 

Les oiseaux : plusieurs oiseaux nichent dans la lande, dont les Fauvettes pitchou et babillarde (Sylvia currucea) et l'Hypolaïs polyglotte (Hippolais polyglotta). Le Bruant zizi (Emberiza cirlus) se reproduit dans les buissons autour de la Cabane Vauban. Le Grand Corbeau (Corvus corax) et le Rougequeue noir (Phoenicurus ochruros) vivent sur les parois rocheuses.
Les falaises de Carolles et de Champeaux constituent l'un des plus importants sites de suivi de la migration de l'ouest de la France, et le Groupe Ornithologique normand organise chaque année un camp de suivi entre la fin août et la mi-novembre depuis la Cabane Vauban. Plus de 100 espèces totalisant près de 800 000 individus y sont notées chaque automne : Pinson des arbres (Fringilla coelebs) (le plus abondant), hirondelles, bergeronnettes, pipits, alouettes, bruants, mésanges, étourneaux, grives...  Le Pipit de Richard (Anthus richardi) est régulier à partir du mois de septembre. Des raretés ont déjà été notées, comme le Pipit à dos olive (Anthus hodgsoni) (un le 15 octobre 2009), le Roselin cramoisi (Carpodacus erythrinus) (un le 20 octobre 2009) ou le Tarier oriental/de Sibérie (Saxicola torquatus maurus/stejnegeri) (un le 20 octobre 2011).
L'observation en mer sera souvent "productive" : dès la fin juin et durant l'été, des milliers de Macreuses noires (Melanitta nigra) (lire Identifier les macreuses dans des conditions difficiles) stationnent au large pour muer et se nourrir. A partir du mois d'août, des fous, des puffins, dont le Puffin des Baléares (Puffinus mauretanicus), des Guillemots de Troïl (Uria aalge), des sternes et des cormorans longent la côte. En décembre, c'est au tour des plongeons, essentiellement catmarins (Gavia stellata), de passer.
Des hébergements (bungalows toilés, yourtes) sont mis à disposition des ornithologues participant au camp de suivi dans le village de Carolles, à proximité de la Maison de l'Oiseau Migrateur. Il existe par ailleurs d'autres formules d'hébergements à proximité (gîtes, chambres d'hôtes, hôtels). Pour plus d'informations, visitez le site web du Groupe Ornithologique Normand.

Marais de la Claire-Douve

Grèbe castagneux (Tachybaptus ruficollis)

Près de 50 espèces nichent dans le marais de la Claire-Douve, dont le Grèbe castagneux (Tachybaptus ruficollis).
Photographie : J. M. Garg / Wikimedia Commons

Un marais arrière-littoral s’étirant au sud de Saint-Jean-le-Thomas, derrière les dunes de Dragey. Il fonctionne comme une "zone-tampon", stockant des eaux en hiver et les "restituant" progressivement en période estivale. Il est composé de plusieurs habitats : bocage, prairies inondables, roselières.

Accès : le marais est situé entre Saint-Jean-le-Thomas et Dragey-Ronthon. Il peut être visité en parcourant les petites routes de Sous la Mor et de la Claire-Douve (voir sa localisation sur Google Maps).

Les oiseaux : le Groupe Ornithologique Normand a recensé 50 espèces nicheuses dans le marais, dont la Gallinule poule d’eau (Gallinula chloropus), le Grèbe castagneux (Tachybaptus ruficollis), la Foulque macroule (Fulica atra), le Canard colvert , le Râle d’eau (Rallus aquaticus), le Phragmite des joncs (Acrocephalus schoenobaenus) la Rousserolle effarvatte, la Locustelle tachetée (Locustella naevia), les Bruants des roseaux (Emberiza schoeniclus) et zizi (Emberiza cirlus) (11 couples), la Pie-grièche écorcheur (Lanius collurio) et le Corbeau freux (Corvus frugilegus) (corbeautière).
Une visite durant la migration de printemps (mars-mai) est recommandée car de nombreuses parcelles sont alors encore inondées, permettant à plusieurs espèces de se reposer et de s’alimenter : canards, Spatule blanche et limicoles comme le Chevalier gambette (Tringa totanus) et le Courlis cendré (Numenius arquata). Plusieurs fauvettes des marais, dont le rare Phragmite aquatique (Acrocehalus paludicola), s’y arrêtent en migration. En hiver, le marais sert de zone de repos aux anatidés et aux échassiers, dont la Barge à queue noire (Limosa limosa).

Dunes de Dragey

Ce massif dunaire isole le marais de la Claire Douve de la baie. Il s’étend sur 150 hectares et 5 km de long entre la plage de Pignochet de Saint-Jean-le-Thomas et le Bec d’Andaine à Genêts.

Accès : depuis le Bec d'Andaine au sud, suivre le sentier GR 223 jusqu'à la plage de Pignochet.

Les oiseaux : le Gravelot à collier interrompu (Charadrius alexandrinus) se reproduit le long du littoral,et le Hibou moyen-duc (Asio otus) a déjà niché dans les résineux du camping de Dragey-plage. C'est surtout un bon secteur pour voir les limicoles et les canards migrateurs et hivernants, notamment ceux font des allers-retours entre la baie et le marais voisin de la Claire-Douve. Les zones à végétation rase du massif dunaire peuvent attirer en hiver  l'Alouette haussecol (Eremophila alpestris).

Bec d'Andaine

Bécasseaux sanderlings (Calidris alba)

Bécasseaux sanderlings (Calidris alba).
Photographie : François Lelièvre / Sa galerie sur Flickr

Le Bec d'Andaine est une pointe sablonneuse située à 1,5 km au nord de Genêts. C’est le point de départ des traversées à pied et à cheval de la baie pour atteindre le Mont-Saint-Michel ou Tombelaine.

Accès : depuis Genêts, prendre la D 35E vers Pont Neuf et le Bec d'Andaine (voir sa localisation sur Google Maps).

Les oiseaux : c'est un très bon site pour voir de nombreux limicoles, surtout à marée haute (reposoir). Parmi les échassiers les plus nombreux, citons le Courlis cendré (Numenius arquata), les Bécasseaux maubèche (Calidris canutus), variable (C. alpina) et sanderling (C. alba), et les Barges à queue noire (Limosa limosa) et rousse (Limosa lapponica). Des Grands Cormorans (Phalacrocorax carbo) se reposent aussi sur le site, et le Faucon pèlerin (Falco peregrinus) chasse parfois au-dessus des vasières. Durant la migration postnuptiale, de nombreuses sternes et mouettes passent ou pêchent devant le Bec d'Andaine.

Etangs de Brion

Plusieurs petits étangs sont éparpillés entre le manoir de Brion et la ville de Genêts. C’est une zone humide intéressante, connue seulement des observateurs locaux.

Accès : depuis Genêts au sud, suivre la route de Brion vers le manoir du même nom. Les étangs sont situés de part et d’autre de cette route, au nord du camping des Coques d’Or (voir sa localisation sur Google Maps).

Les oiseaux : plusieurs oiseaux nichent sur ce site, dont le Tadorne de Belon (Tadorna tadorna). C'est un bon coin pour observer les limicoles durant les migrations, les effectifs étant parfois élevés.

Les prés salés (herbus) entre Genêts et la pointe du Groin du Sud

Tadornes de Belon (Tadorna tadorna)

Tadornes de Belon (Tadorna tadorna).
Photographie : François Lelièvre / Sa galerie sur Flickr

Une grande zone de prés salés (herbus) s'étendant au nord-est de la baie, de Genêts à Vains. Le Groin du Sud est un très bon point d'observation des limicoles à marée haute.

Accès : depuis Genêts au nord, il faut suivre le sentier GR 223 jusqu'à la pointe du Groin du Sud, près du village de Vains.

Les oiseaux : le Tadorne de Belon (Tadorna tadorna) (intéressant spectacle des parades et des "crèches" de mai à juillet), le Pipit farlouse (Anthus pratensis), l'Alouette des champs (Alauda arvensis), la Bergeronnette flavéole (Motacila flava flavissima) (l'herbu de Saint-Léonard est particulièrement favorable pour cette espèce) et la Caille des blés (Cotunix coturnix) nichent dans les prés salés. Le Bruant zizi se reproduit sur la pointe du Groin du Sud.
Durant les migrations, des limicoles (chevaliers, bécasseaux, courlis...), des Tadornes de Belon, des Spatules blanches et des Grands Cormorans stationnent sur les herbus et sur les vasières. Des migrateurs rares sont possibles, comme ce Busard pâle (Circus macrourus) observé le 7 septembre 2010 sur l'herbu de Vains. Le Pipit de Richard (Anthus richardi) (lire Le Pipit de Richard, un grand pipit à découvrir) est régulier en octobre, et certains individus passent l'hiver sur place. Un Pipit de Godlewski (Anthus godlweskii) a été trouvé en janvier 2008 sur l'herbu de Genêts (lire Un Pipit de Godlewski en Normandie : observation et identification).
Les herbus entre Genêts et Vains forment l’un des meilleurs secteurs de la baie pour observer des troupes de Bernaches cravants (Branta bernicla) entre octobre et mars : des centaines stationnement fréquemment en face du pont de Genêts, de la Maison de la Baie du Mont-Saint-Michel ou de la pointe du Groin du Sud. Le soir, elles rejoignent l'îlot de Tombelaine pour dormir. Parmi les Bernaches cravants nominales (B. b. bernicla), il faut rechercher d'éventuels individus à ventre pâle (Branta bernicla hrota) (deux individus ont par exemple stationné sur l'herbu de Vains du 21 janvier au 13 mars 2010) (lire Observer les oiseaux dans les havres du Cotentin) et des Bernaches nonnettes (Branta leucopsis), voire une éventuelle Oie à bec court (Anser brachyrhynchos), surtout lors des vagues de froid (une troupe de 60 oiseaux a fréquenté l’herbu de Vains en décembre 2010 et janvier 2011). Précisons qu'une Bernache cravant du Pacifique (Branta bernicla nigricans) (lire Identifier et chercher la Bernache cravant du Pacifique en hiver en France) a été vue le 10 février 2010 sur l’herbu de Vains et qu'une Bernache à cou roux (Branta ruficollis) a été trouvée à Genêts  parmi 1 800 Bernaches cravants le 25 février 2010. Des Vanneaux huppés (Vanellus vanellus), des Canards siffleurs (Anas penelope) et des Tadornes de Belon (400 le 15 février 2010 sur l'herbu de Vains) se nourrissent dans les herbus et les champs en hiver, et de nombreux limicoles fréquentent alors les vasières (1 870 Courlis cendrés en dortoir comptés le 11 décembre 2010 depuis la pointe du Groin du Sud). Le Faucon émerillon (Falco columbarius) est à chercher dans les herbus entre octobre et mars. 

Pipit de Richard (Anthus richardi)

Pipit de Richard (Anthus richardi), prairies du Mont Manet (Manche), baie du Mont-Saint-Michel, le 2 février 2008.
Photographie : Aymeric Le Calvez
Pipit de Godlewski (Anthus godlweskii)

Pipit de Godlewski (Anthus godlweskii), prairies du Mont Manet (Manche), baie du Mont-Saint-Michel, le 25 janvier 2008.
Photographie : Sébastien Provost

La roselière de Genêts

Une grande roselière située au sud du village de Genêts.

Accès : cette roselière est située au sud du village de Genêts, en bordure de l'herbu de Genêts, et peut être atteinte par le GR 223.

Les oiseaux : la Gorgebleue à miroir (Luscinia svecica), la Rousserolle effarvatte (Acrocephalus scirpaceus), le Phragmite des joncs (Acrocephalus schoenobaenus) et le Râle d'eau (Rallus aquaticus) nichent dans les roseaux. Cet habitat attire de nombreux migrateurs lors de leur passage postnuptial, et une station de baguage créée par Pascal et Sébastien Provost, est installée en contrebas du Mont-Manet presque chaque été depuis 1999. Plus de 10 000 oiseaux y ont été bagués en près de 15 ans. Durant chaque saison, des dizaines de Phragmites aquatiques sont capturés grâce à des filets disposés dans la scirpaie. A titre d’exemple, le 8 août 2014, 237 oiseaux de 13 espèces, dont trois Phragmites aquatiques, ont été attrapés en une seule matinée. D'autres oiseaux peu communs ont déjà été notés, comme la Marouette de Baillon (Porzana pusilla) (une le 11 août 2014). En hiver (des bottes sont alors nécessaires), la roselière attire des espèces typiques comme le Bruant des roseaux (Emberiza schoeniclus) et le Busard des roseaux (Circus aeruginosus) (dortoir), mais aussi la Bécassine sourde (Lymnocryptes minimus) et le Butor étoilé (Botaurus stellaris).

Réserve naturelle du rocher de Tombelaine

Rocher de Tombelaine à marée basse

Rocher de Tombelaine (Manche) à marée basse. Au fond à gauche, le Mont-Saint-Michel.
Photographie : Farz Brujunet / Wikimedia Commons

Tombelaine est un îlot granitique situé sur la rive droite du chenal de la Sée, à trois kilomètres au nord du Mont-Saint-Michel. Il est classé en réserve naturelle depuis 1985.

Accès : Tombelaine peut être atteint à pied à marée basse depuis le Bec d’Andaine mais il est conseillé de faire cette traversée lors d'une promenade guidée. L'accès à l'îlot est entièrement interdit du 15 mars au 31 juillet.

Les oiseaux : les Goélands argenté (Larus argentatus) (le plus commun), marin (Larus marinus) (25 couples) et brun (Larus fiuscus) se reproduisent sur l'îlot, en compagnie de l'Aigrette garzette (Egretta garzetta) qui s'y est installée en 1997 (142 couples comptés en 2010). Un ou deux couples de Hérons garde-boeufs (Bubulcus ibis) s'y reproduisent depuis quelques années. Les aigrettes forment un dortoir en été et en automne, ainsi que les Grands Cormorans  (200 oiseaux comptés en août 2010).

Herbus de Saint-Avit et du Rivage et pointe de Roche Torin

Un intéressant secteur d'herbus et de vasières au fond de la baie.

Accès : depuis Courtils, suivre la D 43 jusqu'à Bas-Courtils, La Guintre et Le Rivage (Huisnes-sur-Mer). Se garer sur le parking des Valtières du Mont-Saint-Michel (voir sa localisation sur Google Maps) puis suivre le sentier côtier (GR 22) jusqu'à la Maison de la Baie et la pointe de Roche Torin (voir la localisation de la pointe sur Google Maps). La digue longe successivement les herbus de Saint-Avit et du Rivage. La pointe est également accessible depuis Bas-Courtils par la D 288.

Les oiseaux : le Petit Gravelot (Charadrius dubius) se reproduit sur cette portion de rivage. Les limicoles, comme le Grand Gravelot (Charadrius hiaticula), le Courlis cendré ou la Barge rousse (Limosa lapponica), sont nombreux durant les migrations et en hiver. Des centaines de Tadornes de Belon se rassemblent dans le secteur en septembre. Il faut rechercher le Pluvier guignard (Charadrius morinellus) à la fin de l'été sur les herbus pâturés entre la pointe de Roche Torin et le parking du Rivage. Plusieurs passereaux, comme le Traquet motteux (Oenanthe oenanthe) et l'Alouette des champs (Alauda arvensis) se nourrissent sur les herbus lors de leur passage postnuptial. Le Pipit de Richard (Anthus richardi) est régulier entre octobre et décembre, et des raretés sont possibles, comme ce Pipit de Godlewski (Anthus godleweskii) trouvé en décembre 2011.
Parmi les centaines d’alouettes qui parcourent ces grands espaces ouverts à la fin de l'automne et en hiver, des espèces nordiques sont régulièrement vues, comme les Bruants des neiges (Plectrophenax nivalis) et lapon (Calcarius lapponicus) (surtout dans les zones pâturées), et parfois l'Alouette haussecol (Eremophila alpestris). Le Faucon émerillon (Falco columbarius) chasse régulièrement dans les prés salés et se pose volontiers sur les monticules et les pierres. Le Faucon pèlerin (Falco peregrinus), l'Epervier d'Europe (Accipiter nisus), les Busards Saint-Martin (Circus cyaneus) et des roseaux (Circus aeruginosus) patrouillent alors également.

Le Mont-Saint-Michel

Vue du Mont-Saint-Michel

Vue du Mont-Saint-Michel (Manche).
Photographie : Diliff / Wikimedia Commons

Le Mont-Saint-Michel est un îlot rocheux granitique situé à l’est de l’embouchure du fleuve Couesnon. La plus grande partie du rocher est occupée par les bâtiments de l’abbaye et le village.

Accès : depuis Avranches à l’est, prendre la N175 vers Pontorson, puis suivre la D 976 vers Beauvoir et rejoindre le nouveau parc de stationnement installé à 2,5 kilomètres au sud du Mont-Saint-Michel. Vous pouvez accéder au mont à pied ou en navette (leur point de départ est situé près du Centre d'Informations Touristiques, à proximité du parc de stationnement).

Les oiseaux : plusieurs oiseaux se reproduisent sur les bâtiments du mont, dont le Choucas des tours (Corvus monedula), le Rougequeue noir (Phoenicurus ochruros), le Martinet noir (Apus apus) et l'Hirondelle de fenêtre (Delichon urbicum). Dans les jardins nichent notamment le Gobemouche gris (Muscicapa striata), la Grive musicienne (Turdus philomelos), le Merle noir (Turdus merula) et le Rougegorge familier (Erithacus rubecula). Durant les migrations, des passereaux (pouillots, roitelets...) font des haltes dans les jardins et les buissons. Depuis le mont, on peut admirer des vols de canards, de limicoles et parfois même parfois de Spatules blanches (Platalea leucorodia) qui se nourrissent sur les vasières et les prés salés alentours. En hiver, le Faucon pèlerin (Falco peregrinus) est régulièrement présent sur l’abbaye, chassant les pigeons et les choucas. Il ne s'est pas a priori encore reproduit sur le site, mais des couples ont déjà paradé.

L’embouchure du Couesnon

Prés salés depuis le Mont-Saint-Michel

Prés salés (herbus) autour de l'embouchure du Couesnon dans la baie du Mont-Saint-Michel.
Source : Wikimedia Commons

Le Couesnon se jette dans la baie non loin du Mont-Saint-Michel. A marée basse, des vasières et des herbus se découvrent dans les environs.

Accès : on a une bonne vue sur les rives du Couesnon en marchant le long de la digue-route (rendue en grande partie aux piétons) qui relie le Mont-Saint-Michel au continent.

Les oiseaux : en automne et en hiver, c’est un bon secteur pour observer des troupes de limicoles, notamment d’Avocettes élégantes (Recurvirostra avosetta), de Barges à queue noire (Limosa limosa) et de Vanneaux huppés (Vanellus vanellus). Des groupes de Bernaches cravants et de nombreux canards, surtout siffleur (Anas penelope) colvert (Anas platyrhynchos), sont aussi visibles. Le Martin-pêcheur d’Europe (Alcedo atthis) hiverne le long des berges. Les Busards Saint-Martin (Circus cyaneus) et des roseaux (Circus aeruginosus), les Faucons pèlerin et émerillon (Falco columbarius) peuvent être observés lors de la période internuptiale.

Station d'épuration d'Ardevon

Petits bassins situés à l'ouest du village d'Ardevon, à 4 km au sud du Mont-Saint-Michel.

Accès : au niveau de l'hôtel Mercure le long de la route du Mont-Saint-Michel, suivre la route D 275 jusqu'au hameau de la Rive, puis prendre à gauche la D 280 vers Ardevon. Les bassins sont situés à 400 m à l'ouest de la D 280 (voir leur localisation sur Google Maps) . Il faut observer derrière la barrière ou la clôture.

Les oiseaux : le Petit Gravelot (Charadrius dubius) et le Grèbe castagneux (Tachybaptus ruficollis) y nichent. La Bergeronnette flavéole (Motacilla flava flavissima) se reproduit dans les prairies proches. Des limicoles variés y font une halte durant les migrations, dont l'Echasse blanche (Himantopus himantopus). Des raretés ont déjà été observées, comme ces deux Bécasseaux de Baird (Calidris bairdii) trouvés en septembre 2007. Des centaines de canards peuvent s'y reposer en automne, quand on ne chasse pas. En hiver et au début du printemps, des oies (cendrées, voire rieuses) se nourrissent parfois dans les prés alentours.

Vue du marais de Sougéal au printemps

Vue du marais de Sougéal au printemps (Manche).
Photographie : Famboisebl / Wikimedia Commons

Réserve naturelle régionale du marais de Sougéal

Le marais de Sougéal est un vaste ensemble de prairies inondables drainées par de nombreux canaux et bordées de rangées de peupliers et de quelques haies. Une réserve naturelle régionale de 175 hectares a été créée.

Accès : depuis le centre de Pontorson, suivre la D 91 puis la D 83 vers Sougéal, puis prendre à gauche la direction "le marais". L'accès au marais est libre. Quatre zones de stationnement ont été aménagées, dont une à proximité de l’observatoire ornithologique situé en face de la mare permanente de "La Musse". Un circuit de découverte ponctué de tableaux d'information fait le tour du marais (voir une carte du marais).

Les oiseaux : à la fin de l'hiver et au printemps, le marais de Sougéal est recouvert d'eau, ce qui attire des milliers d'oiseaux en étape migratoire. C'est le principal site de stationnement de la baie pour les Canards colvert (Anas platyrhynchos), siffleur (Anas penelope), pilet (Anas acuta), souchet (Anas clypeata) et la Sarcelle d'hiver (Anas crecca). Parmi les Canards pilets, il faut rechercher ceux dont le ventre est teinté d'ocre, une trace de leur hivernage en Afrique de l'Ouest (lire Canards pilets au ventre ocre : ouvrez l'oeil !). Les limicoles, principalement les Barges à queue noire (Limosa limosa), les Vanneaux huppés (Vanellus vanellus) et les Combattants variés (Philomachus pugnax), y font une halte plus ou moins longue. Plusieurs canards s'y reproduisent, dont parfois la Sarcelle d'été (Anas querquedula). La Cigogne blanche (Ciconia ciconia) niche également dans le secteur.   

La réserve de chasse et les polders Frémont et Foucault

Carte des polders de l'ouest du Mont-Saint-Michel

Carte des polders de l'ouest du Mont-Saint-Michel.
Carte : Ornithomedia.com

Une réserve de chasse maritime de 3 000 hectares, incluant de grandes étendues de vasières et d'herbus, a été établie à l'ouest du Mont-Saint-Michel. Elle borde les polders Foucault, Frémont et Monod.

Accès : depuis Beauvoir, franchir le pont du Couesnon et suivre à droite la route des polders jusqu'à son extrémité. Au croisement, prendre à droite la route qui mène à la Ferme Neuve (voir sa localisation sur Google Maps) puis rejoindre le GR 34 qui longe les herbus. Le secteur de la ferme Foulon, un peu plus à l'ouest, est aussi intéressant. Il vaut mieux limiter au maximum ses déplacements sur les herbus pour ne pas faire s'envoler les oiseaux se nourrissant et donc reprenant des forces. Observez si possible depuis la digue, avec une longue-vue.

Les oiseaux : la réserve accueille de nombreux limicoles et anatidés en hiver et aux passages. Plusieurs centaines de Bécasseaux maubèches (Calidris canutus), d'Huîtriers pie (Himantopus ostralegus), de Bernaches cravants, de Canards siffleurs (Anas penelope) (1 200 en janvier 2010) et de Tadornes de Belon fréquentent les bancs de sable, les herbus et les vasières, et lors des vagues de froid, des troupes de Bernaches nonnettes, et parfois des Cygnes chanteurs (Cygnus cygnus) et de Bewick (C. columbianus), les rejoignent. Dans les polders se nourrissent des troupes de Pluviers dorés (Pluvialis apricaria), de Vanneaux huppés (Vanellus vanellus) et de Combattants variés (Philomachus pugnax).
Plusieurs Busards des roseaux (Circus aeruginosus) et Saint-Martin (Circus cyaneus), Faucons émerillons (Falco columbarius) et Hiboux des marais (Asio flammeus) chassent sur les herbus, un habitat également fréquenté par des dizaines de Pipits maritimes (Anthus petrosus).

Bruant lapon (Calcarius lapponicus)

Bruant lapon (Calcarius lapponicus) (photographié dans le Finistère).
Photographie : Sébastien Mauvieux

C’est le secteur le plus important de France pour l'hivernage du Bruant lapon (Calcarius lapponicus) : des groupes de plusieurs dizaines d'oiseaux (plusieurs centaines lors de l'afflux de 2010-2011, lire Un afflux de Bruants lapons en août et septembre 2010 dans le nord-ouest de l'Europe), repérables par leurs cris typiques "tsic" ou 'tic, sont parfois observés. Ces passereaux fréquentent surtout le haut-schorre (la partie des prés salés la plus proche des polders). Ils apprécient les secteurs où la végétation rase alterne avec des touffes de chiendent. Les herbus en face des polders Frémont et Foucault sont très favorables.
Au printemps et en automne, des Spatules blanches s'arrêtent dans les petites mares dispersées dans les prés salés, et en septembre-octobre, quelques Grues cendrées (Grus grus) peuvent se poser dans les champs et les herbus. Le Bécasseau rousset (Tryngites subruficollis), un limicole nord-américain qui apprécie les zones à la végétation rase, a déjà été vu à plusieurs reprises sur les herbus en septembre.

La côte entre Hirel, Cherrueix et La Chapelle Sainte-Anne

Le littoral de la partie occidentale de la baie du Mont-Saint-Michel, entre Saint-Méloir-des-Ondes et Cherrueix, est composé d’herbus et de bancs de sable coquillier (= formés de coquilles de bivalves) parfois colonisés par la végétation halophile qui peuvent se déplacer sous l’action des courants et de la houle. Lorsqu’ils atteignent une certaine hauteur, ils isolent de l’eau de mer lors des grandes marées, formant alors des lagunes plus ou moins pérennes parfois alimentées par la nappe phréatique. Cette mosaïque de milieux en fait un secteur très attractif pour les oiseaux, surtout à marée haute (pour les limicoles).

Accès : depuis Pontorson, suivre la D 787 vers Saint-Broladre, Le Vivier-sur-Mer et Le Hirel. Observer depuis la digue le long de la côte entre Le Hirel et Cherrueix/La Chapelle Sainte-Anne.

Gravelot de Leschenault (Charadrius leschenaultii)

Gravelot de Leschenault (Charadrius leschenaultii), Hirel (Ille-et-Vilaine), octobre 2002.
Photographie : Philippe Pulce

Les oiseaux : les cordons coquilliers jouent un rôle primordial pour la nidification du Gravelot à collier interrompu (Charadrius alexandrinus) et du Grand Gravelot (Charadrius hiaticula). L'Echasse blanche (Himantopus himantopus) a déjà niché à Cherrueix. Les lagunes temporaires servent de zones d’alimentation pour les Tadornes de Belon, les Mouettes rieuses, les Aigrettes garzettes et une grande variété de limicoles de passage et hivernants. Le 15 septembre 2012, une Marouette ponctuée (Porzana porzana), un Râle d'eau (Rallus aquaticus) et une Gorgebleue à miroir (Luscinia svecica) étaient présents autour d'une petite mare saumâtre le long de la digue. On peut observer une grande variété de passereaux migrateurs au printemps et en automne : bergeronnettes, pipits, traquets, tariers, rougequeues...
En hiver, la plage et les herbus de Cherrueix et de La Chapelle Sainte-Anne constituent un bon secteur pour le Hibou des marais (Asio flammeus), le Bruant des neiges (Plectrophenax nivalis) et l'Alouette haussecol (Eremophila alpestris).
Plusieurs raretés ont déjà été observées à Hirel, comme la Sterne caspienne (deux le 15 septembre 2002), le Bécasseau à queue pointue (Calidris acuminata) (un le 21 octobre 2001), le Gravelot de Leschenault (Charadrius leschenaultii) (long séjour de septembre 2002 à mars 2003) et même l’Etourneau roselin (Sturnus roseus) (un le 5 novembre 2004). A Cherrueix, la Buse pattue (Buteo lagopus) a été vue à plusieurs reprises en hiver et le Bécasseau falcinelle (Limicola falcinellus) a été trouvé deux fois en septembre.

Pointe du Grouin (Cancale)

Pointe du Grouin (Ille-et-Vilaine)

Vue de la pointe du Grouin (Ille-et-Vilaine)
Photographie : Kamel15 / Wikimedia Commons

La pointe du Grouin est un cap rocheux et sauvage situé au nord de Cancale qui domine la mer de 40 mètres. C'est un espace naturel géré par le conseil général de l'Ille-et-Vilaine, et le sémaphore construit à son extrémité en 1861 a été acquis par le département. En face, la petite île des Landes est une réserve ornithologique et botanique gérée par l'association Bretagne Vivante-SEPNB depuis 1961.

Accès : la ville de Cancale est située à 14 km à l'est de Saint-Malo. La pointe du Grouin peut être atteinte par la D 201 depuis Cancale. Un sentier permet d'atteindre son extrémité.

Les oiseaux : plusieurs oiseaux nichent sur l'île des Landes et peuvent être observés depuis la pointe du Grouin, comme le Cormoran huppé (Pharacrocorax aristotelis), les Goélands marin, brun et argenté, le Tadorne de Belon, l'Huîtrier pie (Himantopus ostralegus) et le Grand Corbeau (Corvus corax).
La pointe constitue un bon site pour voir les oiseaux marins en migration, surtout entre août et novembre, même si les distances d'observation sont souvent importantes : Plongeon catmarin (Gavia stellata), grèbes, Fou de Bassan, Grand Labbe (Stercorarius skua), Labbes parasite (Stercorarius parasiticus) et pomarin (S. pomarinus), Sternes pierregarin (Sterna hirundo) et caugek (Thalasseus sandvicensis), Mouettes tridactyle (Rissa tridactyla), pygmée et mélanocéphale (Ichthyaetus melanocephalus),  Puffins des Anglais (Puffinus puffinus), des Baléares (Puffinus mauretanicus) et fuligineux (Puffinus griseus), Alcidés dont le Mergule nain (Alle alle) (rare mais annuel en novembre), Harle huppé (Mergus serrator)...
Des passereaux en migration sont aussi visibles, comme le Pinson des arbres (Fringilla coelebs), le Tarin des aulnes (Carduelis spinus), la Linotte mélodieuse (Linaria cannabina), la Grive mauvis (Turdus illiacus), le Pipit farlouse (Anthus pratensis) ou l'Alouette des champs (Alauda arvensis).
Des cétacés peuvent également être vus, dont le Grand Dauphin (Tursiops truncatus).

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