Cette zone montagneuse est particulièrement intéressante en octobre, quand il est possible d’observer des groupes de Lagopèdes alpins.
La chaîne de Belledonne fait partie des Alpes françaises. Elle s’étend principalement dans le département de l’Isère, mais sa partie la plus septentrionale est située en Savoie. La commune d'Arvillard est située dans la section savoyarde du massif. Son altitude est variée, allant de 400 mètres sur les bords du Bens à 2807 mètres au niveau du pic du Frêne. Le relief diversifié, combiné aux différentes conditions d’exposition, explique l’existence de plusieurs habitats : mégaphorbiaie au fond de la vallée du Bens, hêtraie-sapinière, lande à éricacées, aulnaies, éboulis et falaises, pelouses et peuplements de Pins cembro et à crochets.
On peut y observer une flore et une faune alpines typiques, et notamment un cortège quasiment complet d’oiseaux de moyenne et haute montagne. Parmi les espèces les plus intéressantes, citons le Lagopède alpin : en octobre, les jeunes rejoignent les adultes et forment alors dans les éboulis des groupes pouvant atteindre 15 à 20 individus.
Dominique Robin, qui connaît très bien cette zone, nous a transmis de nombreuses informations et de superbes photos.
Abstract
The Belledonne range is part of the French Alps. It lies mainly in the department of Isère, but its northern part is situated in Savoy. The village of Arvillard is located in the Savoy section of Belledonne, west of the Grande Montagne d’Arvillard that dominates the valleys of Joudron and Bens. Its altitude is varied, from 400 meters on the banks of the Bens river to 2,807 meters at the pic du Frêne. This diverse terrain, combined with different exposure conditions, explains the existence of different habitats: megaphorbiae, beech and fir forests, heath, alders, boulders and cliffs, grass and stands of Swiss and mountain pines. One can watch a typical alpine flora and fauna, including several interesting mountain birds. The area is in particular very good to watch the Rock Ptarmigan: in October, young birds join adults and form groups.
We thank Dominique Robin for his practical informations and great pictures.
Accès et circuits possibles
Situation d'Arvillard (Savoie). Carte : Ornithomedia.com |
Depuis Chambéry, rejoindre Montmélian par la D 1006 puis La Rochette et Arvillard. Depuis ce dernier village, suivre sur la gauche l’ancienne route de la station de Val Pelouse et se garer sur l’aire de stationnement (1 700 mètres d’altitude). Prendre l’ancienne piste de ski et marcher vers le nord-est jusqu’à la ligne de crête, un parcours un peu ardu. Suivre entièrement la sente sur cette crête et redescendre vers le col de la Perrière, à 2 003 mètres d'altitude. Faire ensuite l’ascension de l’arête nord-ouest vers les Grands Moulins. Vous pouvez revenir vers votre point de départ en rejoignant vers le sud le col de la Frèche. Un peu sous le col, suivre le sentier qui se dirige vers le nord-ouest, passer le chalet de la Perrière puis revenir vers l’aire de Val Pelouse.
N.B. : certains passages de cet itinéraire de montagne sont escarpés et/ou exposés, et il est déconseillé aux enfants non accompagnés et aux personnes sujettes au vertige. Et il vaut mieux être bien chaussé, ne pas s'engager par mauvais temps et ne pas s'écarter de l'itinéraire ni des sentiers.
Il est aussi recommandé d’explorer la grande forêt domaniale (hêtraie-sapinière) de Saint-Hugon et le vallon du Bens : le secteur de La Vibillarde, accessible par la D 208, est particulièrement intéressant. Le vallon du Bens peut aussi être visité en empruntant la route forestière qui rejoint l’ancienne chartreuse de Saint-Hugon (où a été installé le centre bouddhiste Karma Ling).
Les oiseaux
Carte du secteur d'Arvillard (Savoie). En rouge, circuits possibles. Carte : Ornithomedia.com |
Plusieurs espèces nichent dans les haies qui bordent les champs et les prairies proches du village d’Arvillard, comme la Chevêche d’Athéna (Athene noctua), la Pie-grièche écorcheur (Lanius collurio) et le Bruant zizi (Emberiza cirlus). L’Effraie des clochers (Tyto alba) niche dans de vieilles granges et des chalets (un cas à 800 mètres d’altitude).
La forêt domaniale de Saint-Hugon est une vaste hêtraie-sapinière qui accueille des oiseaux remarquables comme la Bécasse des bois (Scolopax rusticola), l’Autour des palombes (Accipiter gentillis) (lire Différencier l'Épervier d'Europe de l'Autour des palombes), la Gélinotte des bois (Bonasia bonasa), le Pic noir (Dryocopus martius), la Chouette de Tengmalm (Aegolius funereus), la Chevêchette d’Europe (Glaucidium passerinum), le Grimpereau des bois (Certhia familiaris) (lire Distinguer les Grimpereaux des bois et des jardins), le Bec-croisé des sapins (Loxia curvirostra). La D 208, qui monte vers le parking de Val Pelouse, la traverse. Parmi les secteurs intéressants de la forêt, citons celui de La Vibillarde.
Le Tétras lyre (Tetrao tetrix), le Merle à plastron (Turdus torquatus), le Venturon montagnard (Serinus citrinella), le Bouvreuil pivoine (Pyrrhula pyrrhula), le Sizerin cabaret (Carduelis cabaret) (lire Distinguer les Sizerins cabaret et flammé), la Fauvette babillarde (Sylvia curruca) (aulnes) et le Cassenoix moucheté (Nucifraga caryocatactes) sont présents à la limite supérieure de la forêt, par exemple dans les environs du chalet du Zéro et de l'aire de Val Pelouse.
Les crêtes et les éboulis près des cols de la Perrière et de la Frèche et du pic des Grands Moulins sont le domaine de plusieurs espèces de haute altitude : Aigle royal (Aquila chrysaetos), Perdrix bartavelle (Alectoris graeca) et Monticole de rocher (Monticola saxitalis) (sur les versants ensoleillés), Rougequeue noir (Phoenicurus ochruros), Traquet motteux (Oenanthe oenanthe), Pipit spioncelle (Anthus spinoletta), Accenteur alpin (Prunella collaris) (lire Les mœurs sexuelles libérées de l'Accenteur alpin), Grand Corbeau (Corvus corax), Chocard à bec jaune (Pyrrhocorax gracculus), Crave à bec rouge (Pyrrhocorax pyrrhocorax) et surtout Lagopède alpin (Lagopus muta); si au printemps cette dernière espèce est assez discrète, il est possible de voir en octobre des groupes familiaux pouvant compter de 15 à 20 individus (Dominique Robin a observé une troupe de 20 oiseaux le 03/10/2014 au col de la Perrière). À cette période de l'année, les oiseaux ont un plumage intermédiaire entre celui d’été (brun) et celui d’hiver (blanc). Les Grands Moulins et le col de la Perrière sont particulièrement favorables pour voir ce gallinacé.
La Marmotte des Alpes (Marmota marmota) est bien présente dans les prairies, le Chamois (Rupicapra rupicapra) est visible sur les pentes escarpées (par exemple dans le secteur du refuge de la Perrière), et désormais le Loup gris (Canis lupus) peut être aperçu (avec beaucoup de chance) depuis les crêtes...
Vue du col de la Perrière (Savoie), le 8/10/2014 : notez l'étagement de la végétation (cliquez sur la photo pour l'agrandir) Photographie : Dominique Robin |
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Vue du col de la Perrière (Savoie), le 8/10/2014 (cliquez sur la photo pour l'agrandir) Photographie : Dominique Robin |
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Vue du col de la Perrière (Savoie), le 8/10/2014. Photographie : Dominique Robin |
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Vue du col de la Perrière (Savoie), le 8/10/2014 : les pierriers et les éboulis sont le domaine du Lagopède alpin (cliquez sur la photo pour l'agrandir) Photographie : Dominique Robin |
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Rougequeue noir (Phoenicurus ochruros), col de la Perrière (Savoie), le 8/10/2014 (cliquez sur la photo pour l'agrandir) Photographie : Dominique Robin |
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Lagopède alpin (Lagopus muta) en été, col de la Perrière (Savoie) (cliquez sur la photo pour l'agrandir) Photographie : Dominique Robin |
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Lagopède alpin (Lagopus muta), col de la Perrière (Savoie), le 8/10/2014 : l'avez-vous repéré ? (cliquez sur la photo pour l'agrandir) Photographie : Dominique Robin |
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Lagopède alpin (Lagopus muta), col de la Perrière (Savoie), le 8/10/2014 (cliquez sur la photo pour l'agrandir) Photographie : Dominique Robin |
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