Cette zone de prairies, de cultures, de bocage, d'étangs et de bois, située en grande partie dans les Deux-Sèvres, possède une surprenante diversité ornithologique.
Présentation de la ZPS "Plaine de la Mothe-Saint-Héray - Lezay"
Situation de La Mothe-Saint-Héray (Deux-Sèvres). Carte : Ornithomedia.com |
La plaine de la Mothe-Saint-Héray – Lezay est un site faisant partie du réseau Natura 2000 (code FR5412022) désigné en Zone de Protection Spéciale en 2004 pour la conservation de l’avifaune de plaine. Cette ZPS de 24 450 hectares est située en plein cœur de la région Poitou-Charentes, à cheval sur les départements des Deux-Sèvres (23 450 hectares) et de la Vienne (1 000 hectares). Ses limites ont été principalement définies pour tenir compte de la répartition historique des Outardes canepetières (Tetrax tetrax) du secteur.
Le paysage est une mosaïque de champs de céréales, de prairies, de portions de bocage et de petits boisements. Quelques étangs privés contribuent à la diversité des biotopes. La ZPS comprend le terrain militaire d’Avon, couvrant environ 3 000 hectares et dont l’accès est totalement interdit : il est couvert d’un bocage dense, de pelouses sèches d’un grand intérêt et de prairies pâturées.
De nombreux petits villages parsèment aussi la ZPS : ils offrent parfois des habitats intéressants à l’avifaune (bosquets, murs en pierre, vergers, vieilles maisons…).
En 2004, le document d’objectifs du réseau Natura 2000 avançait le chiffre de 186 espèces d’oiseaux observées au moins une fois dans la ZPS. En 2014, une nouvelle synthèse des observations a été réalisée et faisait état de 222 espèces (non publiée, en cours), dont 56 inscrites à l’annexe I de la Directive Oiseaux 2009/147/CE. Cette augmentation est liée au dynamisme des salariés, stagiaires et bénévoles du Groupe Ornithologique des Deux-Sèvres et à la mise en ligne en 2011 du site collaboratif www.nature79.org, sur lequel il est possible de saisir ses observations.
La ZPS accueille 17 espèces d’oiseaux d’intérêt communautaire : l’Outarde canepetière (nicheuse), l’Oedicnème criard (Burhinus oedicnemus) (nicheur), la Bondrée apivore (Pernis apivorus) (nicheuse), le Busard cendré (Circus pygargus) (nicheur, en fort déclin depuis 2010), le Busard Saint-Martin (Circus cyaneus) (nicheur), le Busard des roseaux (Circus aeruginosus) (hivernant), le Milan noir (Milvus migrans) (nicheur), le Milan royal (Milvus milvus) (migrateur), le Circaète Jean-le-Blanc (Circaetus gallicus) (estivant non nicheur), le Faucon émerillon (Falco columbarius) (hivernant), le Faucon pèlerin (Falco peregrinus) (hivernant), le Pluvier guignard (Charadrius morinellus) (migrateur), le Pluvier doré (Pluvialis apricaria) (migrateur et hivernant), le Hibou des marais (Asio flammeus) (hivernant), la Gorgebleue à miroir (Luscinia svecica) (nicheuse), la Pie-grièche écorcheur (Lanius collurio) (nicheuse) et le Bruant ortolan (Emberiza hortulana) (migrateur).
Limites de la ZPS "Plaine de La Mothe-Saint-Héray – Lezay" et emplacements des bons sites décrits dans cet article : (1) butte de Bougon, (2) plaine de Pamproux, (3) plaine de Chenay, (4) prairies des Eclouzettes, (5) plaine de Sainte-Soline, (6) bois de Caunay, (7) plaine et marais de Pliboux. Carte : Ornithomedia.com d'après Jean-François Berthomé |
La ZPS abrite une belle population de Chevêches d’Athéna (Athene noctua) (entre 100 et 140 chanteurs en 2009) et plusieurs couples d’Effraies des clochers (Tyto alba). Les Moineaux soulcie (Petronia petronia) et friquet (Passer montanus) sont par contre quasiment absents (une seule observation en hiver pour le premier et un seul site de reproduction connu au cours de ces cinq dernières années pour le second). Et il reste sûrement encore beaucoup de choses à découvrir dans cette vaste zone…
Quelques remarques sur des oiseaux emblématiques de la ZPS
Outarde canepetière (Tetrax tetrax) : les outardes de la ZPS sont migratrices, contrairement à celles du sud de la France. Depuis les années 1980 et l’intensification de l’agriculture (diminution de l’élevage et donc de la surface de prairies), la population d'outardes a considérablement chuté dans l'hexagone. Autrefois présente dans tout le Centre-ouest et jusqu’en Champagne-Ardenne, elle est aujourd’hui surtout cantonnée à la région Poitou-Charentes en dehors de la zone méditerranéenne. Dans le département des Deux-Sèvres, le nombre de mâles chanteurs était estimé à environ 1 000 au début des années 1980, mais en 2008, seuls 84 individus ont été comptés ! Des mesures de protection ont été prises pour tenter d’enrayer ce déclin.
Les Mesures Agro-Environnementales Territorialisés (MAET), qui remplacent l’ancienne Politique Agricole Commune (PAC), permettent la conservation des prairies existantes ou la création de nouvelles surfaces. Elles prévoient l’absence de travaux agricoles entre le 20 mai et le 31 juillet (= période de nidification de l’Outarde canepetière). Sur la ZPS "Plaine de la Mothe-Saint-Héray - Lezay", le nombre de mâles chanteurs oscille actuellement entre 30 et 35, un effectif qui semble se stabiliser, voire augmenter. Les premiers individus arrivent fin mars - début avril, et les dernières outardes partent en général à la mi-octobre.
Courlis cendré (Numenius arquata) : ce limicole niche dans les prairies pâturées ou de fauche et dans les jachères. La population de la ZPS était estimée entre 22 et 35 couples en 2009, ce qui représentait 90 % du total départemental. C’est un oiseau vivant longtemps (autour de 30 ans) dont tous les couples ne se reproduisent pas tous les ans. La fauche des nichées constitue la principale menace : en effet, le Courlis cendré niche plus tôt que la plupart des autres espèces de plaine, la ponte ayant lieu au début du mois d’avril et l’éclosion au début de mai : les dates de non-intervention précisées dans les contrats MAET ne conviennent donc pas à cette espèce. Les premiers couples arrivent à la fin du mois de février et les derniers repartent entre la mi-juin et le début du mois de juillet. Il est ensuite possible d’observer des migrateurs.
Busard cendré (Circus pygargus) : ce rapace niche principalement dans les céréales, surtout les champs de blé et d’orge. Il a subi un fort déclin au cours des cinq dernières années dans la ZPS. L’évolution de sa population suit globalement celle du nombre de Campagnols des champs (Microtus arvalis), qui connaît un pic d’abondance tous les trois ans. Le nombre de couples de Busards cendrés de la ZPS est estimé entre 10 et 40 couples selon les années. En août, des dortoirs se forment et il est alors possible de faire de très belles observations. Les premiers oiseaux sont contactés en avril et les derniers en septembre.
Busard Saint-Martin (Circus cyaneus) : ce rapace est nicheur et hivernant dans la ZPS. Sa population est comprise entre cinq et dix couples qui s’installent dans les parcelles forestières en régénération ou dans les champs de céréales. L’absence de grandes clairières limite probablement le nombre de couples sur la zone. En revanche, en hiver, le Busard Saint-Martin est relativement commun et peut former de grands dortoirs.
Pie-grièche écorcheur (Lanius collurio) : la population dans la ZPS est comprise entre 90 et 120 couples. Cette espèce y est relativement commune et semble stable. Le terrain militaire d’Avon abrite probablement une grande partie de la population. Les premiers estivants sont contactés fin avril et les derniers sont généralement notés fin août.
Pie-grièche à tête rousse (Lanius senator) : cette espèce est bien plus rare que la Pie-grièche écorcheur, seuls un à deux couples étant recensés chaque année. La première nidification certaine a eu lieu en 2010. Comme pour la Pie-grièche écorcheur, le terrain militaire d’Avon abrite probablement d’autres couples.
Pluviers dorés (Pluvialis apricaria) et Vanneaux huppés (Vanellus vanellus), plaine de La Mothe-Saint-Héray – Lezay (Deux-Sèvres) (cliquez sur la photo pour l'agrandir). Photographie : Fabrice et Nadège Conort |
Vanneau huppé (Vanellus vanellus) : ce limicole est un nicheur peu fréquent mais régulier dans la ZPS. Il est surtout noté en migration et en hivernage (site historique pour l’espèce). Il fréquente les vastes parcelles pour se reposer et s’alimenter. Quatre secteurs sont particulièrement favorables, dont trois sont présentés dans cet article : ils peuvent accueillir plusieurs milliers d’individus (régulièrement entre 2 000 et 3 000). Par exemple, en janvier 2012, pas moins de 8 000 Vanneaux huppés étaient rassemblés dans la plaine de Vançais (située entre les sites numéros 3 et 4, voir plus bas). Les premiers groupes sont observés dès septembre, mais le pic d’abondance est atteint en janvier.
Pluvier doré (Pluvialis apricaria) : migrateur et hivernant historique dans la ZPS, il rejoint les groupes de Vanneaux huppés. Chaque année, plusieurs centaines d’individus sont présents. En janvier 2012, 1 500 oiseaux ont été comptés sur un seul site. Tout comme le Vanneau huppé, c’est au mois de janvier qu’il faut venir l’observer.
Faucon émerillon (Falco columbarius) : hivernant emblématique de la ZPS, ce petit rapace est relativement fréquent dans la ZPS. Il a en effet été observé dans toutes les communes. Il est possible de rencontrer une dizaine d’individus au cours d’une seule journée. Pour l’instant aucun dortoir n’a été détecté, mais ce n’est sûrement qu’une question de temps… Les premiers individus sont observés en septembre et les derniers en avril.
Conseils d’observation
Plusieurs espèces de la ZPS sont menacées et très sensibles aux dérangements, comme l’Outarde canepetière : il est donc préférable d’observer depuis les chemins et les petites routes et de rester le plus souvent possible dans sa voiture. Respectez aussi les propriétés privées
Site 1- La butte de Bougon et le suivi de la migration des passereaux
Circuit ornithologique passant par la butte de Bougon (1), la plaine de Pamproux (2) et la plaine de Chenay (3). Carte : Ornithomedia.com d'après Romain Bonnet |
La butte de Bougon surplombe la vallée du Pamproux. Le paysage est une mosaïque de haies, de murets, de prairies et de cultures céréalières.
Accès : depuis Niort, rejoindre la ville de Saint-Maixent-l'Ecole par la D611, puis le village de La Mothe-Saint-Héray. Prendre ensuite la D5 en direction de Pamproux. Après 1,5 km, prendre le chemin à gauche.
Oiseaux visibles : 64 espèces d'oiseaux ont été notées sur ce site. Durant la période de reproduction, il est possible d’observer dans les haies la Pie-grièche écorcheur, le Tarier pâtre (Saxicola rubicola), la Fauvette grisette (Sylvia communis), l’Hypolaïs polyglotte (Hippolais polyglotta), la Huppe fasciée (Upupa epops), le Bruant jaune (Emberiza citrinella), la Linotte mélodieuse (Linaria cannabina) et la Tourterelle des Bois (Streptopelia turtur).
La Bergeronnette printanière (Motacilla flava), le Courlis cendré (non loin), le Bruant proyer (Emberiza calandra), la Caille des blés (Coturnix coturnix), l’Oedicnème criard, les Busard cendré et Saint-Martin sont présents dans les prairies et les cultures céréalières.
En 2013, une tentative de suivi de la migration a été esquissée sur la butte, mais faute de temps et d’observateurs, elle n’a été menée que durant sept jours entre le 20 septembre et le 30 octobre (une journée en septembre et six en octobre). Ce suivi a été renouvelé les 3, 6, 10 et 14 octobre 2014. 63 espèces ont été observées, dont l’Alouette des champs (Alauda arvensis) (1 029 et 937 oiseaux les 25 et 29 octobre 2013), l’Alouette lulu (Lullula arborea), la Bergeronnette grise (Motacilla alba) (241 le 25 octobre 2013), le Bouvreuil pivoine (Pyrrhula pyrrhula), le Bruant proyer (une centaine d’oiseaux locaux vus quotidiennement), la Linotte mélodieuse (105 le 29 octobre 2013 et 186 le 10 octobre 2014), le Merle à plastron (Turqus torquatus), le Pinson des arbres (Fringilla coelebs) (237 le 29 octobre 2013), le Pinson du Nord (Fringilla montifringilla) (10 les 25 et 29 octobre 2013), le Pipit farlouse (Anthus pratensis) (180 le 3 octobre 2013 et 396 le 10 octobre 2014), le Tarier des prés (Saxicola rubetra) et le Vanneau huppé (610 le 29 octobre 2013).
D’autres espèces peuvent être observées en migration, comme les Busards cendré, Saint-Martin et des roseaux et les Faucons hobereau (Falco subbuteo) et émerillon.
Des raretés ont déjà été notées, comme le Pygargue à queue blanche (Haliaeetus albicilla) (deux observations en 1996, concernant probablement le même individu) ou la Bernache cravant (Branta bernicla) (une en 2014).
Site 2– La plaine de Pamproux et la nidification de la Gorgebleue à miroir
Outardes canepetières (Tetrax tetrax), plaine de La Mothe-Saint-Héray – Lezay (Deux-Sèvres) : il est possible de parfaitement les observer et les photographier depuis sa voiture, comme c'est le cas ici (cliquez sur la photo pour l'agrandir). Photographie : Romain Bonnet |
Accès : juste avant d’entrer dans Pamproux, suivre à droite la D329 en direction d’Avon et de Saint-Sauvant. Continuer sur 3,5 km puis tourner à gauche et traverser le village de Parendeau. Parcourir la plaine en restant sur les chemins agricoles.
Oiseaux visibles : 105 espèces ont été notées dans ce secteur. L’Outarde canepetière y niche (entre trois et cinq mâles chanteurs), tout comme l’Oedicnème criard, le Courlis cendré (un à deux couples), la Caille des blés, les Busards cendré et Saint-Martin, la Pie-grièche écorcheur, le Tarier pâtre, les Bruants proyer, jaune et zizi (Emberiza cirlus), la Linotte mélodieuse, la Bergeronnette printanière (à rechercher surtout dans les champs de colza) et la Tourterelle des bois.
La Gorgebleue à miroir est la "vedette" locale : profitant d’une formidable expansion de l’espèce dans le sud-ouest des Deux-Sèvres depuis 1995, les premiers chanteurs ont été observés en 2010 dans les champs de colza (lire La Gorgebleue à miroir apprécie les champs de colza). Ce passereau a ensuite été noté chaque année et la première reproduction a été constatée trois ans plus tard, en 2013. Il s’agit pour l’instant du seul site de reproduction de l’espèce dans la ZPS. En 2014, trois à cinq chanteurs étaient a priori présents. Les premiers contacts se font au début du mois d’avril, et il faut ensuite les rechercher dans les champs de colza jusqu'en juillet.
Des Vanneaux huppés et des Pluviers dorés se rassemblent en hiver dans les champs : 2 500 vanneaux et 700 pluviers ont ainsi été observés un jour de décembre 2011. La Bécasse des bois (Scolopax rusticola) est fréquente en hiver dans les prairies et le bocage. Le Faucon émerillon est noté chaque année. La présence du Hibou des marais dépend de l’abondance de Campagnols des champs.
La zone est aussi intéressante durant les migrations : 600 Grues cendrées (Grus grus) ont par exemple été observées en mars 2013, et le même jour, 200 Cigognes blanches (Ciconia ciconia) ont été comptées. En 2011, un vol de 17 Oies cendrées (Anser anser) a été repéré. Le Milan royal est régulier lors des passages.
Des oiseaux plus rares sont possibles, comme ce Goéland cantabrique (Larus michahellis lusitanius) trouvé en octobre 2013 parmi des Goélands brun (Larus fuscus) et leucophée (Larus michahellis) ; il avait été bagué en 2008 à Zarautz, au Pays Basque espagnol.
Site 3- La plaine de Chenay
Gorgebleue à miroir (Luscinia svecica) dans un champ de colza, plaine de La Mothe-Saint-Héray – Lezay (Deux-Sèvres). Photographie : Fabrice et Nadège Conort |
Accès : depuis le village de Parendeau, prendre la D329 en direction de Saint-Sauvant et d’Avon. Continuer jusqu’au croisement avec la D950, prendre à droite la direction de Saintes/Melle. Après 2,5 km, tourner à gauche en direction du petit village de Jassay et prendre la première à droite. Cette ligne droite de 3 km vous permettra d’observer plusieurs espèces d’oiseaux.
Oiseaux visibles : 131 espèces ont été notées sur ce site. Parmi les nicheurs, citons l’Outarde canepetière (entre quatre et six mâles chanteurs), l’Oedicnème criard, le Courlis cendré (un à deux couples), la Caille des blés, les Pies-grièches écorcheur et à tête rousse (une reproduction en 2012), le Tarier pâtre, les Bruants proyer, jaune, et zizi, les Busards cendré et Saint-Martin, le Faucon hobereau, la Bergeronnette printanière, le Pipit des arbres (Anthus trivialis) et la Tourterelle des bois. Un chanteur de Bruant ortolan a été trouvé en 2013, mais il ne semble pas s’être reproduit.
Le Milan royal, la Cigogne blanche, la Grue cendrée, l’Oie cendrée et le Grand Cormoran (Phalacrocorax carbo) ont déjà été vus en migration. Le Courlis cendré est parfois noté en halte migratoire. Les Goélands leucophée et brun sont régulièrement observés, et le Goéland argenté (Larus argentatus) est possible (rare en Deux-Sèvres). Le Traquet motteux (Oenanthe oenanthe) et la Bergeronnette printanière sont des migrateurs très communs, et le Bruant proyer peut former de grandes troupes durant les passages.
Quand des mares temporaires se forment dans les parcelles, il est possible d’observer des limicoles comme le Combattant varié (Philomachus pugnax), le Bécasseau variable (Calidris alpina), les Chevaliers gambette (Tringa totanus) et aboyeur (Tringa nebularia) ou la Bécassine des marais (Gallinago gallinago). Le Pluvier argenté (Pluvialis squatarola), les Bécasseaux maubèche (Calidris canutus), minute (Calidris minuta) et de Temminck (Calidris temminckii) et la Sarcelle d’hiver (Anas crecca) ont déjà été vus.
En hiver, les Vanneaux huppés (3 000 individus en novembre 2013) et les Pluviers dorés (1 090 en février 2013) se rassemblent dans les champs. Les Faucons pèlerin et émerillon sont des hivernants fréquents. L’Autour des palombes (Accipiter gentilis) et le Hibou des marais sont plus rares (le second dépend du nombre de Campagnols des champs). Les Pigeons colombins (Columba oenas) passent la mauvaise saison avec les Pigeons ramiers (Columba palumbus) : un groupe de 110 oiseaux a été vu en octobre 2012.
Enfin, des raretés sont possibles, comme l’Élanion blanc (Elanus caeruleus) (trois données), le Vautour fauve (Gyps fulvus) (troisième donnée départementale) et le Faucon kobez (Falco vespertinus) (une donnée).
Site 4- Les prairies des Éclouzettes, une biodiversité impressionnante
Circuit ornithologique passant par les prairies des Éclouzettes (4), la plaine de Sainte-Soline (5), le bois de Caunay (6) et la plaine et les marais de Pliboux (7). Carte : Ornithomedia.com d'après Romain Bonnet |
Ce secteur est majoritairement constitué de prairies sèches et pâturées. Certaines prairies situées en bordure de la Dive deviennent très intéressantes lorsque celle-ci déborde au printemps ou en automne.
Accès : depuis Chenay sur la D950, rejoindre Chey puis Lezay. Prendre la D14 vers Rom. Dépasser les villages de Grand Champ et des Coûts, rouler encore sur 3 km puis prendre la petite route à droite en direction des Eclouzettes.
Oiseaux visibles : 120 espèces ont déjà été notées dans ce secteur. Parmi les nicheurs, citons l’Outarde canepetière (deux à trois mâles chanteurs), l’Oedicnème criard, le Courlis cendré (deux couples), le Milan noir, la Pie-grièche écorcheur, le Tarier pâtre, les Bruants proyer, jaune et zizi, la Fauvette grisette, la Linotte mélodieuse, la Bouscarle de Cetti (Cettia cetti), la Bergeronnette printanière, la Huppe fasciée et la Tourterelle des bois.
Les zones inondées sont particulièrement intéressantes durant les migrations et en hiver : l’Ibis falcinelle (Plegadis falcinellus) (troisième mention départementale), l’Échasse blanche (Himantopus himantopus), la Barge à queue noire (Limosa limosa), les Bécasseaux maubèche et sanderling (Calidris alba), les Bécassines des marais (Gallinago gallinago) (jusqu'à 120 oiseaux ensembles en janvier 2013) et sourde (Lymnocryptes minimus) (rare), les Chevaliers aboyeur, gambette, culblanc (Tringa ochropus), guignette (Tringa totanus) et sylvain (Tringa glareola), le Courlis corlieu (Numenius phaeopus), le Grand Gravelot (Charadrius hiaticula), le Petit Gravelot (Charadrius dubius), l’Avocette élégante (Recurvirostra avosetta), le Vanneau huppé, le Busard des roseaux, la Mouette rieuse (Chroicocephalus ridibundus), les Cigognes blanche et noire (Ciconia nigra) et le Bruant des roseaux (Emberiza schoeniclus) ont déjà été vus.
Les prairies plus sèches sont riches en insectes et attirent des passereaux de passage comme le Pouillot fitis (Phylloscopus trochilus), le Rougequeue à front blanc (Phoenicurus phoenicurus), les Tariers pâtre et des prés, les Pipits des arbres, farlouse et spioncelle (Anthus spinoletta) et surtout la Bergeronnette printanière : plus d’une centaine d’oiseaux ont par exemple été vus en avril 2014, appartenant en majorité à la sous-espèce M. f. flavissima. Le Balbuzard pêcheur (Pandion haliaetus) a également été observé au passage.
En hiver, les Alouettes des champs et lulu (hivernante et migratrice peu fréquente), le Tarier pâtre, les Grives litorne (Turdus pilaris) et mauvis (Turdus iliacus) sont présents et sont parfois poursuivis par un Faucon émerillon. Des troupes de Pigeons ramier et colombin, de Vanneaux huppés (1 500 en janvier 2013) et de Pluviers dorés (600 en décembre 2011) se rassemblent dans les champs, attirant le Faucon pèlerin.
Des oiseaux peu communs ont déjà été notés : une Pie-grièche méridionale (Lanius meridionalis) a ainsi hiverné en 2011 et en 2012. Une Buse pattue (Buteo lagopus) a stationné une semaine durant l’hiver 2013. Un Coucou geai (Clamator glandarius) juvénile a été observé en 2009 dans un groupe de Pies bavardes (Pica pica). Le Cochevis huppé (Galerida cristata) a été trouvé une fois (il est devenu très rare dans cette partie des Deux-Sèvres, avec seulement deux données en hiver). Une Grue cendrée a fréquenté la zone pendant cinq jours en mai 2012.
Ibis falcinelle (Plegadis falcinellus), prairie des Éclouzettes, plaine de La Mothe-Saint-Héray – Lezay (Deux-Sèvres) (cliquez sur la photo pour l'agrandir) Photographie : Romain Bonnet |
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Chevaliers gambettes (Tringa totanus), prairie des Éclouzettes, plaine de La Mothe-Saint-Héray – Lezay (Deux-Sèvres) Photographie : Fabrice et Nadège Conort |
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Site 5- La plaine de Sainte-Soline
Sainte-Soline est l’une des communes les plus prospectées des Deux-Sèvres.
Courlis cendré (Numenius arquata), plaine de La Mothe-Saint-Héray – Lezay (Deux-Sèvres) (cliquez sur la photo pour l'agrandir). Photographie : Fabrice et Nadège Conort |
Accès : depuis Lezay, prendre la direction de Sainte-Soline, traverser le village et prendre la D15 en direction de Caunay. Observer tout de suite après les dernières maisons. Inspectez les champs, le bocage et les petites zones humides le long de la Dive en restant sur les routes et les chemins.
Oiseaux visibles : avec 147 espèces déjà notées, la plaine de Sainte-Soline est l’une des zones les plus riches de la ZPS. La Rousserolle effarvatte (Acrocephalus scirpaceus) et la Bouscarle de Cetti nichent le long de la rivière. L’Autour des palombes, le Milan noir, la Bondrée apivore, l’Outarde canepetière (cinq à sept mâles chanteurs), le Râle d’eau (Rallus aquaticus), l’Oedicnème criard, le Courlis cendré (deux à trois couples), le Vanneau huppé, les Pies-grièches écorcheur et à tête rousse, le Tarier pâtre, les Bruants proyer, jaune et zizi, le Bouvreuil pivoine, le Grosbec cassenoyaux (Coccothraustes coccothraustes), la Locustelle tachetée (Locustella naevia) (rare), et les Pics noir (Dryocopus martius) et épeichette (Dendrocopos minor) se reproduisent aussi dans ce secteur.
La Grue cendrée peut être observée en migration. Les Bécassines des marais et sourde (rare), l’Alouette lulu, le Tarier pâtre, la Bergeronnette de Yarrell (Motacilla alba yarrellii) (à rechercher dans les labours dans les groupes de Bergeronnettes grises) hivernent sur la zone. Le Faucon émerillon est régulièrement vu durant la mauvaise saison. Le Faucon pèlerin est plus rare. Les Goélands leucophée, argenté et cendré (Larus canus) ont déjà été observés. La Grande aigrette (Ardea alba) est de plus en plus présente. Des groupes de Grives mauvis et litorne fréquentent le bocage, et des troupes de Pigeons colombins et ramiers, de Vanneaux huppés et de Pluviers dorés se rassemblent dans les champs. Un dortoir d’environ 300 Bruants des roseaux se forme chaque année depuis au moins 2011.
Des raretés ont aussi été trouvées, comme ce Faucon d’Eléonore (Falco eleonorae) découvert le 31 août 2013 (première donnée départementale). Un Pluvier guignard a été observé en août 2014. En novembre 2013, deux Oies rieuses (Anser albifrons) ont séjourné deux jours. Un Aigle botté (Aquila pennata) a été repéré en 2011.
Site 6- Le bois de Caunay, un autre habitat
Buse variable (Buteo buteo), plaine de La Mothe-Saint-Héray – Lezay (Deux-Sèvres). Photographie : Romain Bonnet |
Ce boisement, le plus grand de la ZPS (plus de 300 hectares au total), s’étend à la lisière de la plaine céréalière et des prairies humides. Il est surtout composé de feuillus, avec quelques secteurs à conifères et des friches.
Accès : depuis Sainte-Soline, suivre la D15 en direction de Caunay, puis continuer sur 5 km (le secteur le plus intéressant se trouve au sud du bois). Dépasser le village du Grand Cerzé sur votre gauche puis observer depuis les chemins de part et d’autre de la route.
Oiseaux visibles : 90 espèces ont été vues sur ce site. Parmi les nicheurs, citons le Milan noir, la Bondrée apivore, le Faucon hobereau, l’Epervier d’Europe (Accipiter nisus), le Busard Saint-Martin, la Chouette hulotte (Strix aluco), le Bouvreuil pivoine, le Loriot d’Europe (Oriolus oriolus), le Pic noir, la Pie-grièche écorcheur, les Pouillots siffleur (Phylloscopus sybilatrix) (très rare et seul site connu de la ZPS) et de Bonelli (Phylloscopus bonelli) (très rare et seul site connu de la ZPS), le Grosbec cassenoyaux et le Rougequeue à front blanc. Une Buse variable (Buteo buteo) marquée dans la Creuse en 2005 (à 170 kilomètres de la zone) a été découverte en 2014 et semble avoir niché. Aucune aire d’Autour des palombes n’a été trouvée depuis 2009, et la Fauvette pitchou (Sylvia undata) semble aussi être absente depuis cette année. Le Gobemouche noir (Ficedula hypoleuca) est régulier en migration.
En hiver, il faut chercher l’Alouette lulu, le Grosbec cassenoyaux (peut former des groupes assez importants), la Bécasse des bois, le Busard Saint-Martin, les Grives draine (Turdus viscivorus), litorne, musicienne (Turdus philomelos) et mauvis, les Mésanges noire (Periparus ater) et nonnette (Poecile palustris) (lire Distinguer les Mésanges nonnette et boréale) et le Pinson du Nord.
Site 7- Plaine et marais de Pliboux
Busard cendré (Circus pygargus), plaine de La Mothe-Saint-Héray – Lezay (Deux-Sèvres) (cliquez sur la photo pour l'agrandir). Photographie : Fabrice et Nadège Conort |
Ce secteur de marais et de cultures est l'un des plus intéressants de la ZPS d’un point de vue ornithologique.
Accès : depuis le Grand Cerzé, rejoindre Le Petit Cerzé et Pliboux et observer depuis les chemins.
Oiseaux visibles : 97 espèces ont été observées sur ce secteur. Parmi les nicheurs, citons l’Outarde canepetière, l’Oedicnème criard, le Courlis cendré, les Busards cendré et Saint-Martin, le Faucon hobereau, l’Effraie des Clochers, la Chevêche d’Athéna, l’Hypolaïs polyglotte, la Locustelle tachetée (rare), la Bergeronnette printanière, les Bruants proyer, jaune, zizi, la Cisticole des joncs (Cisticola juncidis) (rare), la Pie-grièche écorcheur et le Tarier pâtre.
Durant les migrations, il faut se poster sur les points les plus élevés et guetter le passage des Busards cendré, Saint Martin et des roseaux et du Milan royal. Des groupes de Grues cendrées survolent le secteur en automne : par exemple, plus de 1 700 oiseaux sont passés en seulement deux heures le 13 novembre 2013. Le Pipit rousseline (Anthus campestris) est aussi régulièrement observé dans la plaine en migration, même s’il reste rare.
En hiver, les Vanneaux huppés (3 000 en décembre 2011 et en janvier 2012) et les Pluviers dorés (1 200 en février 2013) fréquentent les champs. Le Bruant des roseaux passe la mauvaise saison dans les marais (formation d’un dortoir d’une cinquantaine d’individus). Le Hibou des marais est vu chaque année, tout comme le Faucon émerillon. C’est alors l’un des meilleurs sites pour voir le Faucon pèlerin.
Parmi les raretés découvertes, citons ces deux Sternes caspiennes (Hydroprogne caspia) (en vol) et huit Pluviers guignards (posés) vus le 2 août 2014.