CHAMPAGNY en VANOISE - le patois

la graphie de Conflans

 

 

Principes généraux

- Utiliser le plus possible les conventions graphiques du français

- N'écrire que les sons qui se prononcent

- Pouvoir écrire les diverses sortes de patois

- Pouvoir écrire avec les seuls signes qui se trouvent sur une machine à écrire. Actuellement l’ordinateur permet d’écrire beaucoup de signes.

- Clarté et commodité pour pouvoir rendre les sons propres au patois et en faciliter la lecture

 

Utilisation des lettres de l'alphabet

En patois, toutes les lettres se prononcent, y compris les finales.


a
Deux sortes de a :
- dans "salade" : na salada c'est un a ouvert (bouche plus ouverte)
- dans hache = âshon ou poutre = na trâ. Ce â est dit fermé (bouche plus fermée)
-Au, aux (art.contracté) se traduit par "a 1" ou "a le" ou "a 10" ou "a loz".
Ex. : Je vais aux champs = d'vé a lo shan -Donner du foin aux vaches = bayé d'fè a le vashe ou a l'vashe -Donner à boire aux ouvriers = bayé a bèr a loz-ouvrié


c
N'est utilisé qu'avec h pour faire: che
Il est remplacé par le k chaque fois qu'on voudra obtenir le son ‘que’
Ex: Fonction = fonkchon -Conservation = konsarvachon -Petit = ptchou -Sûrement = cheuramè- Quelqu'un = kokon -Comprendre = konprèdr- Une chose na chouza - Celui-ci = chôz-iké- S'abriter = s'achouto


e
N'est pas toujours nécessaire à la fin d'un mot, surtout lorsqu'il est à peine prononcé
Ex: Beurre = bôr -Culture = kultur -Apprendre = aprèdr - il tousse = i bouoss -des tonneaux = de bôss -des pièces = de piéss .


é-è
Le e avec accent est important en patois. Pour éviter de confondre les accents gave et aigu, se souvenir du mot élève : é = accent aigu – è = accent grave.
Le è accent grave remplace toutes les formes de "ai" : ai, ait, ei, ê, et, est, eh.
Ex. : Entre-nous il a dit vrai sans le savoir = ètr-no il a di vré sè l'savè. Il est gros et fort = il grou è kouostô
Dans notre patois le e ne reçoit jamais d'accent circonflexe. Cet accent est réservé au: o, eu, on.
Ex. : Celui = Chô -Morveu = niareû -Côte = koûta
(voir plus loin l’adaptation pour le patois à Champagny-le-bas)


g
Comme en français, on conserve le u après le g devant les voyelles: e, i ,y, pour ne pas tromper le lecteur.
Ex : la guerre = la guèra – regarder = guètò – Guimbarde = guinborda – Guide = guede – Guillaume = Guiyôme
Pour obtenir le son "je" on emploiera le j
Ex: Gibus = jibus -Génération = jénérachon -Gilet = jule


gn
Est quelquefois remplacé par oy, oiy, oi ; mais il peut s'utiliser comme en français.
Ex. : Les nuages = lo nyol ou niol ou gnol -Champignon = shanpagnion ou shanpanion - Châtaigne = shotagne -Châtaignier = shotanié ou shotagnié -Araignée = oragne - Regarder curieusement = gnoflo ou nioflo -Personne = gnon ou nion


h
N'est jamais utilisé seul, mais toujours allié avec: c, s, z.
- avec c
Ex : Celui-ci = chôz-iké -Chasser = chasso
- avec s et z , ces consonnes s'unissent avec le h pour donner un son interdental, (en soufflant le son tout en maintnant la langue entre les dents. Son qui n'existe pas en français mais en anglais).
Ex. : Cheval = shevô -Sauter = sheuto -Jeune = Zhouéne - Jeter = zhanpo -Taupe = zharbon -Chance = shanse -Japper = zhapo -Jouer = zhoyé


j
Se substitue au g pour faire je, ji, jo, ju, jy.
Ex: Geler = jélo -Gêner = jéno -Général = jénrol -Gifler = jiflo, -Égypte = Éjipt Gilet = julg -Gigot = jigouo -Gendarme = jandorme


k
Lettre très utilisée en patois car elle remplace les lettres c -q -que. Le son que ne sera rendu que par le "k".
Ex. : Quelqu'un = kokon -Quelque chose = kok rè -École =ékoula -Commencer = kmèché- Cloche = klôshe -Canard = kanor -Quelqu'un = kokon -Qualité = kalito - Quête = kéta -Queue = koua


m
Disparait devant rn, b, p, au profit du n.
Ex. : Tromper = tronpo -Jeter = zhanpo -Compagnie = konpagni -Lampe = lanpa - S'attarder = lanbino -Cloche de troupeau = kanpan-na


o
Se prononce comme dans Motte ou carotte.
Ex. : Se défouler = s'dépouotèto - Une bonne volonté = na bouona volonto -Une poule couveuse = na klossa


ô
Se prononce au et le remplace.
Ex. : Une auto = n'ôtô -Une autorité = n'ôtôrito - Badaud = badô -Veau = v ô -Sabot = sôka -Corde = Kôrda -L'oie = l'ôye


q
Est supprimé au profit du k


s
Remplace le ç et se prononce toujours Se, sauf, comme en français, où il fait Z entre deux voyelles. Dans ce cas on utilisera le Z.
Ex. : la saison = la sèzon -la maison = la mézon -Ver de bois = artrezon -Épouse = époueuza
- On doublera le S pour maintenir le son Se entre deux voyelles. C'est le premier cas où, en patois, on double une consonne… et cela pour ne pas tromper le lecteur.
Ex. : Moisson = mèsson -Un maçon = on masson -Une poêle = na kassa -Six cents = chéssè -Tousser = tossi
- On doublera encore le S à la fin d'un mot, lorsque sa sonorité doit être marquée comme telle, il sera non suivi de voyelle.
Ex: Il passe = i poss -Aussitôt = ass-tou (parfois: astou) Aussi fort = ass for -Pisse vinaigre = piss vnégr -Un gosse = on gouoss -Il casse = i koss


sh
Voici deux consonnes interdentales qui se prononcent la langue entre les dents.
Ex. : Chanter = shanto -Chien = shin -Cheval = shevô -Battre la faux = éshaplo la fon Fourche = fouarshe -Charpentier = sharpètché -Cheminée = shemno


w
Est supprimé.


x
Est supprimé. Il est remplacé par ks, ou gz, ou és.
Ex. : Exemple = ègzèpl -Éxciter = éksito -Exister = ègzisto -Extrême-onction = èstréme onkchon -Exprès = éspré -Aix les Bains = Ess


y
Remplace le ill ou le eill. Quand le "ille" est très mouillé, on précède le y d'un i= iy.
Ex. : Un billot = on biyon -Guenille = guenèya -Une vieille femme = na viya fèna -y a- t-il quelqu'un ? = y-a-tou kokon ?


z
Remplace le "s" entre deux voyelles. On l'utilisera chaque fois qu'on voudra obtenir le son Z.
Ex. : Une saison = na sézon -Poser = pouozo -Une chose = na chouza -Trésor = trézor- Peser = pezo -Seau = sizlin -Haie = siza


zh
Deux consonnes qui forment une seule consonne interdentale. Elle se prononce la langue entre les dents.
Ex: Génisse = mouozhe -Jour = zhor -Jeune = Zhouéne -Jeter = zhanpo -La forge = la fôrzhe -Genoux = zheneu -Courage = Kouorazhe


Les consonnes non citées ci-dessus, se prononcent comme en français.


Les doubles consonnes sont supprimées là où elles ne sont pas nécessaires.
Ex. : Lettre = lètra -Un homme = n'ome -Comment = kmè -Appeler = apélo ou aplo -La ville = la vèla.
Par contre, dans certains cas, il est impossible de rendre la prononciation patoise sans employer la double consonne.
Ex. : La laine = la lan-na -La cloche sonne = la klôshe son-ne -Cette semaine = sta sman-na.
On remarque que les 2 consonnes sont séparées par un trait d'union, pour conserver le son propre à chacune des deux syllabes unies.


Les voyelles nasalisées: on, an, in, un
- Le en est supprimé, écrire an


Les voyelles non nasalisées: a, â, e, é, è, i, o, ô, eu, ou.
- Le oi est supprimé, écrire oua


L'apostrophe s'utilise pour traduire l'élision ou une voyelle ou consonne escamotée.
Ex. : De-ci de-là = d'sé d'lé -J'étais = d'étou -Il s'est levé de bonne heure pour avoir le temps de faire son travail = i st'abado d'bouon'eura p'avè l'tè d'for s'n-ouvra.


Le trait d'union est indispensable dans certains cas, pour faciliter la lecture et assurer la liaison.
Ex. : Les autres fois = loz-otr kou -Dites-leur que ce n'est pas vrai = djè loz-u don k'i po vré -Laine = lan-na -Donner des idées = bayé d'z-idé -Les oies = loz-ôye -Des oeufs = d'z-oua


L'accentuation tonique fait le charme du patois. Elle se traduit en soulignant la voyelle simple ou groupe de voyelles à accentuer, nasalisées ou non.
Ex. : Cervelle = sarvèla -L'école = l'ékoula -Ils avaient = i l'ayévon -Travail gratuit = n'ouvra p'rè -Une bonne chose = na bouona chouza -Plaine = plan-na -Une route longue = na rota lonzha -Ils mangent = i mèdjon -Un lézard = na larmôta -Une fête = na féta.


La contraction de petits mots qui se suivent pour rester fidèle à l'élocution patoise.
Ex. : Ce que, ou ce qu' = Ske ou Sk' -De la = d'la ou dia -Des = de le ou de loz ou d'Ioz.

 


Ajout pour le Patois de Champagny-le-bas
Le choix a été fait d’écrire les mots pour faciliter leur prononciation. Le patois étant une langue uniquement parlée, il a fallu choisir des codes pour faciliter une lecture qui exprime en prononçant les mots, leur consonance en patois.


Premier choix : une écriture littérale et phonétique. Toutes les lettres se prononcent.

Les voyelles e et o ont plusieurs sons.
« E » se prononce comme dans le, de, que. A la fin d’un mot, le « e » n’est jamais muet.
« É » avec l’accent aigu se prononce comme dans dé, blé, pré.
« È » avec un accent grave se prononce comme « ai » dans gai, plaie, mais.
« Ê » avec accent circonflexe se prononce comme dans être, même.

« O » sans accent se prononce comme dans noble, robe, globe.
« Ô » avec accent circonflexe se prononce comme dans côte, vôtre, rôde.
« Ò » avec un accent grave se prononce ouvert comme dans or, bord, cor.
Ainsi on dit : tu fais : t’fò – il fait : ê fò – tu avais : t’avò


« Aou » se prononce en fondant le a avec le ou comme dans le mot anglais « out », dehors.
« Aï » se prononce en fondant le a avec le ï un peu comme dans ail.


La prononciation de « je » et « che » est plus difficile à expliquer, pour le patois tel qu’il se prononce à Champagny-le-bas.
« Zhe »se prononce en avançant la langue contre les dents et en émettant un son doux comme pour dire « je ».
« She » se prononce aussi en avançant la langue contre les dents et en émettant un son dur comme pour dire « che »
Ainsi on pourra faire la différence entre les sons doux de zhe (je), zh’vu (je veux), zhorr (jour), et les sons durs de shèrtsé (chercher), la vashè (la vache), la lavêshè (l’avalanche),
Et prononcer correctement na shorzhè (une charge), un son dur suivi d’un son doux.


Le « r » est prononcé tantôt comme dans route, fer, dru…, et tantôt roulé. Pour indiquer que le r est roulé, il est doublé. On fera la différence entre « bere » (le beurre) avec le r non roulé, et férrè (faire) avec le r roulé.


Pour signifier que la dernière lettre d’un mot doit être prononcée, elle est soulignée, comme dans dgarrèt, (de travers), pkèt, (piquet), moshat, (autour).


Le « k » est choisi pour donner un son dur, comme dans corps, car, cake. Ainsi on trouvera kortson (quelqu’un), kmê mè (comme moi), kan (quand).


Pour donner un son dur, le « g » sera suivi d’un « h » lorsqu’il est associé aux voyelles « i » et « e », comme dans ghinyè (guigne), ghêra, (guerre)

Les liaisons : elles sont indiquées par une consonne, s’, z’, n’, l’, zh’, sh’ détachés en écriture, et lié en prononciation avec le mot qui suit.
Exemples : lou z’òtrè : les autres, zh’m’ê vou, je m’en vais.


Le ò, que l’on peut écrire avec le clavier d’un ordinateur est utilisé pour rendre le son comme dans « or », « encore », « bord ». Beaucoup de verbes se terminent par ce son : aimer = òmò – brasser = brrashò – aller = alò


La lettre e supporte quatre sons différents : e dit muet, comme dans je, te, me ; le é, fermé comme dans dictée, mes, les ; le è pour rendre le son comme dans et, mais, lait ; et le ê pour rendre le son ouvert comme dans être, faire, paraître.
On pourra ainsi prononcer correctement des mots qui utilisent les mêmes lettres, avec des sons particuliers et dans un sens différent
Ex : èlèvò = élever – êlèvò = enlever – dezet = dessous – Dezèt = Joseph – bert = vilain – Bèrt = Berthe- oui é dmêzhè = aujourd’hui c’est dimanche – i mè dmèzhè = ça me démange. Dezèt a fé sou fê = Joseph a fait ses foins


Lorsque le r est roulé, il est doublé : grranda faïrra = grande foire – èsharrbotò = ébouriffé

 

 

 

 

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